PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Edouard Philippe, a salué mardi soir devant les députés de la majorité "l'appétit" des Français pour le "grand débat national" qui devra se transformer "en décisions" et en "transformations", a fait savoir Matignon.
"Nous avons déjà vu des moments de débats dans la vie publique mais ce que nous faisons est assez inédit. Nos concitoyens qui ont eu l’impression d’être écartés du débat public peuvent aujourd’hui se le réapproprier", a dit le chef du gouvernement, selon ses services, à l'occasion de ses voeux aux parlementaires de La République en marche.
"Il y a aujourd’hui un incroyable appétit de nos concitoyens pour ce débat. Et nous avons une responsabilité pour faire en sorte que ce grand débat vive et qu’il soit utile : il faudra traduire ce que nous avons entendu en décisions et transformations", a ajouté Edouard Philippe.
Le chef du gouvernement a participé vendredi dernier à Sartrouville (Yvelines) au "grand débat" organisé dans tout le pays en réponse au mouvement de colère des "Gilets jaunes", qui doit se dérouler jusqu'au 15 mars.
Alors que des remous secouent son camp, le Premier ministre a dit sa "reconnaissance" à la majorité dont il est le chef, bien qu'issu de la droite et non membre de La République en marche.
"Je voulais vous dire ma reconnaissance, envers la majorité, le président de l'Assemblée nationale et les présidents de groupes. Une reconnaissance aussi adressée à ceux qui ont subi des menaces ou des pressions" ces dernières semaines, a-t-il dit, d'après des propos rapportés.
Environ 75 parlementaires ont subi des menaces, des violences ou des dégradations de leur permanence depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes", mi-novembre.
Dans la majorité, des voix s'élèvent aussi pour contester certaines décisions gouvernementales, notamment le choix d'abaisser le limitation de vitesse à 80 km/h sur certaines routes et le contenu de la loi dite "anti-casseurs" en cours de discussion au Parlement.
(Elizabeth Pineau et Jean-Baptiste Vey)