PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont plongé lundi, emportées par un mouvement de panique lié au risque d'un ralentissement économique plus fort que prévu en Chine alors que la reprise se révèle fragile en Europe comme aux Etats-Unis.
Paris, qui avait effacé en séance ses gains cumulés depuis le début de l'année et dévissé de plus de 8% avec un plus bas à 4.230,49 points, soit plus de 40 points de moins que son cours de clôture du 31 décembre 2014 (4.272,75), a cependant fini au-dessus de ses plus bas du jour, en baisse de 5,35% à 4.383,46 points.
"Le mouvement d'aujourd'hui est un mouvement de panique. Le marché capitule clairement", observe Vincent Juvyns, stratégiste chez J.P.Morgan AM.
"Il y a beaucoup d'exagération. Les choses devraient se stabiliser, la banque centrale chinoise pourrait par exemple abaisser le taux de réserves obligatoires imposé aux banques et la Fed pourrait attendre la stabilisation des devises des pays émergents avant de relever ses taux d'intérêt", tempère-t-il cependant.
Londres a plongé de 4,67%, Francfort 4,7% et Milan de 5,96%. L'indice Stoxx 600, qui regroupe les principales valeurs européennes, a perdu 5,39%.
Sur le marché des changes, l'euro, qui a dépassé en séance la barre de 1,17 dollar, s'échangeait autour de 1,1592 dollar en fin d'après-midi (contre un peu plus de 1,10 dollar en milieu de semaine dernière) ce qui contrarie la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne.
Rachid Medjaoui, directeur adjoint de la gestion de Banque Postale Gestion Privée, explique la nervosité extrême des marchés par la faiblesse de la croissance dans les économies des pays développés.
"Au moindre coup de semonce, les marchés dévissent", dit-il.
Plusieurs sociétés de gestion jugent le mouvement exagéré et disent cependant racheter des actions à ces niveaux de cours.
"La panique constitue une opportunité d'achat et c'est dans ce type de situation que vous réalisez le gros de vos gains", dit Naeem Aslam, chef analyste de marché chez AvaTrade.
Le baril de brut léger américain chutait de 1,90 dollar à 38,55 dollars.
(Raoul Sachs, avec Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Pascale Denis.)