par Stephanie van den Berg
LA HAYE (Reuters) - La Chambre d'appel du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) rendra ce mardi son arrêt à l'encontre de l'ancien militaire bosno-serbe Ratko Mladic, mettant un terme définitif à la dernière procédure encore ouverte pour génocide contre un auteur présumé des exactions commises en ex-Yougoslavie.
Désormais âgé de 78 ans, Ratko Mladic a été condamné en 2017 à une peine de prison à vie après avoir été reconnu coupable d'avoir supervisé le massacre de 8.000 musulmans, hommes et adolescents, dans l’enclave de Srebrenica en 1995, et le siège de Sarajevo, capitale de la Bosnie, qui a duré 43 mois et a coûté la vie à plus de 11.000 personnes.
Les juges prononceront leur arrêt à partir de 13h00 GMT à La Haye, où siège le MTPI.
La décision interviendra au terme d'une longue procédure conduite dans un premier temps par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à l'origine de 90 condamnations.
Le procureur de l'Onu a souligné en amont de la décision l'importance qu'aura l'arrêt prononcé à l'encontre de Ratko Mladic pour les survivants du seul génocide recensé en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
"Si vous parlez avec les survivants, les mères (de Srebrenica) qui ont perdu leur mari, leurs fils, leurs vies se sont vraiment arrêtées le jour du génocide", a dit Serge Brammertz à la presse.
A Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, les habitants déplorent que Ratko Mladic puisse encore être considéré comme un héros par les Serbes et les Bosno-serbes.
"Vingt-cinq ans après, je n'ai pas l'impression que la guerre soit finie", souligne Mela Softic, 37 ans, une spécialiste du marketing qui a passé une partie de son enfance dans une Sarajevo assiégée et bombardée.
(Avec Daria Sito-Sucic à Sarajevo; version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)