PARIS (Reuters) - La ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal, a approuvé mardi la politique de réduction de la circulation automobile à Paris pour lutter contre la pollution de l'air, au grand dam de certains maires d'arrondissements et de villes de banlieue.
La Ville de Paris a engagé un plan de qualité de l'air qui prévoit des restrictions de circulation dans la capitale.
Rive droite, les voies sur berges fermeront ainsi le 20 juillet pour l'opération Paris-Plages avant d'être définitivement interdites à la circulation, du tunnel des Tuileries jusqu'à celui Henri-IV, soit plus de trois kilomètres.
Plusieurs maires de la banlieue est de Paris ont protesté contre les conséquences sur leur commune de cette interdiction, craignant le report des embouteillages sur leur territoire.
Ces mesures coïncident avec la publication mardi d'un rapport de Santé publique France selon lequel la pollution de l'air due aux particules fines est responsable de 48.000 décès chaque année en France, dont plus de 34.000 seraient évitables.
Il s'agit de la troisième cause de mortalité prématurée en France après le tabac et l'alcool.
Interrogée à ce sujet lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, Ségolène Royal a approuvé les mesures engagées par la maire de Paris, Anne Hidalgo.
"On ne peut pas à la fois déplorer 48.000 décès prématurés dus à la pollution par les particules et en même temps ne pas soutenir la réduction de la place de la voiture en ville", a-t-elle répondu à un député qui évoquait l'inquiétude des maires de banlieue.
"Chaque fois qu'il y a du changement qui remet en cause un certain nombre d'habitudes, c'est difficile, ça nécessite des débats démocratiques, de la formation, de la pédagogie. Cela nécessite aussi de passer aux transports électriques", a ajouté la ministre.
"Je vous invite à soutenir ce type d'initiatives qui sont particulièrement courageuses et qui préfigurent ce que la ville de demain sera", a-t-elle conclu.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)