(Reuters) - Alexeï Navalny a été condamné mardi par la justice russe à une peine de neuf ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité pour fraude et outrage à la justice.
L'opposant à Vladimir Poutine, qui a également écopé d'une amende de 1,2 million de roubles (près de 10.500 euros), voit dans ces accusations une persécution à caractère politique. Il avait plaidé non coupable.
Agé de 45 ans, Alexeï Navalny purge déjà une peine de deux ans et demi de prison dans un camp de détention près de Moscou pour violation de son contrôle judiciaire après une précédente condamnation pour détournement de fonds, une accusation qu'il rejette.
Il a été arrêté en janvier 2021 dès son retour en Russie après avoir été soigné pendant plusieurs mois en Allemagne à la suite d'un empoisonnement, dans lequel le Kremlin dément toute implication.
Alexeï Navalny est apparu peu concerné ce mardi à l'audience tandis que le juge exposait les accusations retenues à son encontre dans une salle remplie d'agents de sécurité.
Après la précédente audience le 15 mars, il avait déclaré sur Instagram: "Si la peine de prison est le prix de mon droit humain à dire les choses qui doivent être dites (...) alors ils peuvent requérir 113 ans. Je ne renoncerai ni à mes paroles ni à mes actes."
Les autorités russes affirment que l'opposant et ses partisans cherchent à déstabiliser la Russie avec le soutien de l'Occident.
Le mouvement d'Alexeï Navalny a été qualifié d'"extrémiste" et interdit, même si ses partisans, dont certains ont fui la Russie, s'efforcent de continuer à faire entendre leur voix sur les réseaux sociaux, notamment contre l'intervention militaire russe en Ukraine.
(Rédigé par Kevin Liffey, rédactions de Reuters, version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Michel Bélot et Jean-Stéphane Brosse)