PARIS (Reuters) - La coordination formée pour réclamer le retrait de plusieurs articles de la proposition de loi "sécurité globale" appelle à nouveau à manifester samedi partout en France, sauf à Paris, où elle estime que la sécurité ne pourra pas être assurée en raison de l'attitude des forces de l'ordre.
"Après la manifestation parisienne du 5 décembre, et du fait de la stratégie de la terre brûlée mise en place par la préfecture de police, la coordination #StopLoiSecuriteGlobale considère que les conditions de sécurité des manifestants et manifestantes ne sont pas assurées et n'organisera pas de mobilisation ce samedi 12 décembre à Paris", dit-elle dans un communiqué.
"La coordination #StopLoiSecuriteGlobale appelle les coordinations locales à poursuivre la mobilisation contre cette loi en organisant des rassemblements sur tout le territoire national", ajoute-t-elle.
Des heurts ont éclaté samedi dernier à Paris en marge de la "Marche des Libertés et des Justices", qui s'est déroulée entre la porte des Lilas à la place de la République.
Un caméraman de l'agence Reuters a notamment été blessé lors d'une charge de police.
La proposition de loi a été adoptée le mois dernier en première lecture à l'Assemblée nationale mais, face à la controverse, la majorité présidentielle a annoncé que l'article 24, qui interdit la diffusion d'images des membres des forces de l'ordre dans l'intention de nuire à leur intégrité "physique ou psychique", serait entièrement réécrit.
Michelle Bachelet, haute commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a réclamé mercredi le retrait de cet article jugé liberticide par les organisations de défense des droits de l'homme et les syndicats de journalistes.
(Jean-Philippe Lefief, édité par Henri-Pierre André)