STRASBOURG (Reuters) - La deuxième phase de la ligne à grande vitesse Est, inaugurée dimanche, met Strasbourg à moins de deux heures de Paris – 1h46 pour la liaison la plus rapide - et la rapproche de Luxembourg et Bruxelles, les deux autres villes au coeur de l’Union européenne.
Les 106 kilomètres de tronçon construits entre l’Alsace et la Moselle pour achever cette ligne baptisée "L’Européenne" offrent un gain de temps d’environ 30 minutes, qui permet d’effectuer un Strasbourg-Luxembourg en 1h39 et un Strasbourg-Bruxelles en 3h34.
"Maintenant, la ligne TGV Est, L’Européenne, porte bien son nom", a déclaré à Strasbourg le président de la SNCF, Guillaume Pepy, devant une quinzaine de représentants des collectivités – régions du Grand-Est, départements, agglomérations – qui ont cofinancé cet investissement de deux milliards d’euros.
La SNCF attend 700.000 voyageurs supplémentaires d’ici 2020 sur cette ligne ouverte en 2007, qui en voit déjà passer 12,1 millions par an.
"Notre ambition est de conserver un équilibre économique par le trafic", compte tenu d’une augmentation "significative" des péages que va devoir acquitter l’entreprise publique, a dit à Reuters Eric Vande Gehuchte, directeur de l'axe TGV Est à la SNCF.
La SNCF espère atteindre un taux de remplissage de 70 à 80% contre 60% à 70% actuellement avec 16 allers-retours quotidiens entre Strasbourg et Paris.
Elle mise sur une politique de services à bord et de "petits prix" susceptibles de lutter contre la concurrence du transport routier.
L’avenir de la ligne se situe également du côté de l’international et notamment de l’Allemagne, avec le projet déjà ancien d’une "magistrale européenne" qui doit prolonger la grande vitesse vers Munich, Vienne et Budapest.
La capitale de la Bavière est encore à 5h41 de Paris, dont 3h49 pour la partie allemande du voyage.
"Il reste beaucoup à faire pour réaliser les chaînons manquants de l’autres côté du Rhin", a souligné le maire de Strasbourg, Roland Ries.
(Gilbert Reilhac, édité par Simon Carraud)