PARIS (Reuters) - Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux Alain Juppé, annonce dans Le Journal du Dimanche qu'elle rejoint Laurent Wauquiez, tenant d'une ligne dure au sein des Républicains, après avoir notamment obtenu des garanties sur son positionnement vis-à-vis du Front national.
L'alliance peut surprendre de la part d'une juppéiste de premier plan, avocate d'une ligne modérée, qui avait oeuvré activement pour le maire de Bordeaux durant la campagne pour la primaire de la droite et du centre.
"Je le rejoins en restant ce que je suis. Je suis juppéiste. Je suis libérale. Et je l’assume", explique-t-elle.
"Mon tempérament et mon parcours prouvent que je ne suis pas dénaturable. Nos sensibilités diffèrent mais notre socle économique, régalien et éducatif est semblable. Avec lui, nous allons rassembler autour des axes forts : l’humanité, la liberté et la sécurité", poursuit l'ancienne dirigeante de Canal+ et Endemol.
Fondatrice de DroiteLib en décembre 2016 afin d'appuyer le candidat de la droite François Fillon pour la présidentielle, elle lui avait retiré son soutien en mars après les révélations du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs dont aurait bénéficié la famille de l'ancien Premier ministre.
Elle précise dans le JDD avoir informé Alain Juppé de sa décision de rejoindre Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains.
"Alain Juppé m’a dit n’avoir aucune objection sur ma décision. Il a lui-même exposé ses lignes rouges pour rester au sein de LR et elles ne sont pas franchies par Laurent Wauquiez. Il m’aurait demandé de ne pas le rejoindre, je ne l’aurais pas fait", dit-elle.
Virginie Calmels souligne ne pas être "le clone de Laurent Wauquiez" et avoir reçu des assurances de sa part sur son positionnement vis-à-vis de l'extrême droite.
"Il n’a cessé d’affirmer qu’il n’est pas question d’alliance avec le Front National. C’était essentiel pour moi", déclare-t-elle.
Valérie Pécresse a mis en garde samedi, dans Le Parisien, contre un éclatement du parti et un risque de "porosité avec le Front national" si Laurent Wauquiez l'emportait à l'élection interne des 10 et 17 décembre.
(Sophie Louet, édité par Simon Carraud)