EDIMBOURG (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May a indiqué vendredi qu'elle n'invoquerait pas l'article 50 du Traité de Lisbonne, ouvrant le début des négociations sur le Brexit, tant qu'elle n'aurait pas l'assurance que la procédure impliquera l'ensemble du Royaume-Uni.
La nouvelle chef du gouvernement s'est rendue en Ecosse vendredi où elle a rencontré la chef du gouvernement local, Nicola Sturgeon, qui souhaite que son pays demeure au sein de l'UE et ne soit pas contraint à une sortie qu'il n'a pas désirée.
"Je souhaite écouter les différentes positions et j'ai clairement dit au Premier ministre (Sturgeon) que je voulais que le gouvernement écossais soit pleinement impliqué dans nos discussions", a déclaré Theresa May après la rencontre.
"J'ai déjà dit que je n'invoquerai pas l'article 50 tant que je ne serai pas certaine que nous avons une approche et des objectifs de négociations concernant le Royaume-Uni", a-t-elle ajouté.
"Je pense qu'il est important que nous établissions cela avant d'invoquer l'article 50", a-t-elle poursuivi.
La Première ministre a également promis d'essayer d'obtenir le meilleur accord possible pour l'ensemble du Royaume-Uni lors des négociations avec les Européens.
Nicola Sturgeon, qui souhaite négocier directement avec les dirigeants de Bruxelles, a évoqué la possibilité d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse après celui organisé en 2014 qui avait abouti à un maintien au sein du Royaume-Uni.
Si les Britanniques ont voté à 52% en faveur du "Leave" lors du scrutin du 23 juin, les Ecossais se sont, eux, prononcés à 62% en faveur du "Remain", affichant une claire volonté de ne pas quitter le bloc communautaire.
Theresa May a rappelé que le peuple écossais avait pu s'exprimer sur son indépendance en 2014 et qu'il avait refusé de se séparer de l'Angleterre.
Nicola Sturgeon a jugé, pour sa part, que si les Ecossais souhaitaient un second référendum sur leur indépendance, une tentative du gouvernement britannique pour bloquer cette initiative constituerait une erreur.
"Je pars de l'idée que tenter de bloquer un référendum, s'il est clair que c'est le souhait du peuple écossais, reviendrait à faire quelque chose de totalement erroné", a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision Sky après son entrevue avec Theresa May.
(Michael Holden avec David Milliken; Pierre Sérisier pour le service français)