Les géants mondiaux de l'agro-alimentaire, comme le Suisse Nestlé ou le brésilien JBS, ont annoncé le retrait de plusieurs produits en raison du scandale de la viande de cheval faussement étiquetée boeuf, mettant en cause un nombre croissant de fournisseurs en Europe.
France, Portugal, Espagne, Italie: le numéro 1 mondial de l'alimentation Nestlé a annoncé en moins de 24 heures qu'il retirait de la vente des plats suspects dans quatre grands pays du sud de l'Europe.
Mardi, Nestlé a annoncé depuis sa filière portugaise qu'il retirait du marché au Portugal et en France des lasagnes contenant des traces de viande de cheval.
Pour la première fois depuis le début de la crise, ces produits retirés ne sont pas seulement des plats proposés en magasin mais aussi des plats distribuées à des hôtels, des restaurants ou des cafés, selon un porte-parole de Nestlé au Portugal, Antonio Carvalho.
Nestlé avait également décidé lundi soir de retirer "immédiatement" de la vente en Espagne et en Italie des raviolis et des tortellinis vendus sous l'appellation Buitoni Beef Ravioli et Beef Tortellini.
Le groupe suisse avait alors montré du doigt une société allemande, H.J. Schypke, sous-traitant de son fournisseur JBS Toledo. Cette société allemande, qui emploie 80 personnes près de Brême (nord de l'Allemagne) a rejeté mardi toute responsabilité.
JBS, leader mondial de la transformation du boeuf, a souligné que Schypke, qu'il présente comme un "fabricant traditionnel de produits à base de viande transformée", "ne fait en aucune manière partie" de son groupe.
Le géant brésilien a annoncé qu'il allait provisoirement cesser de commercialiser de la viande européenne, après que son nom eut été mentionné dans le scandale.
Cette mesure est valable "tant que la confiance n'aura pas été restaurée dans la chaîne logistique du boeuf européen", a indiqué JBS dans un communiqué.
Côté distribution, le géant allemand Lidl avait annoncé lundi le retrait des plats contenant de la viande de cheval en Suède, en Finlande, au Danemark et en Belgique.
C'est la première fois que de la viande de cheval étiquetée comme boeuf est détectée en Finlande depuis que l'affaire a éclaté en Europe il y a un mois.
Reprise du travail et perquisitions chez Spanghero
Jusqu'à présent, les autorités ont assuré qu'il n'y avait pas de risque pour la santé humaine avec ce scandale qui touche une dizaine de pays européens.
Une perquisition et des auditions étaient aussi en cours mardi dans l'entreprise française Spanghero, l'entreprise française de Castelnaudary (sud-ouest) à l'origine de l'affaire.
Quatre cadres de Spanghero étaient entendus par les enquêteurs, a indiqué un syndicaliste. La perquisition marque le début des investigations judiciaires dans l'affaire de la viande de cheval.
Spanghero a été accusée par le gouvernement de "tromperie économique", pour avoir revendu de la viande de cheval pour de la viande de boeuf.
Le travail a toutefois repris mardi chez Spanghero après une interruption de quatre jours. Sur décision du gouvernement français, Spanghero peut reprendre la production de viande hachée, la saucisserie et l'élaboration de plats cuisinés, mais pas les activités d'entreposage de matières premières congelées.
Une série de chiffres illustre l'ampleur de la tromperie: 750 tonnes de viande de cheval achetées par Spanghero, dont 550 tonnes ont servi, via la société de fabrique de surgelés Comigel, à la confection de 4,5 millions de plats frauduleux vendus à 28 entreprises dans 13 pays européens.
Comigel, basée à Metz (est), a présenté mardi ses excuses à l'un de ses clients, Picard, car elle s'était engagée auprès de lui à ne pas se fournir chez Spanghero.