Le nouveau chef du gouvernement italien Matteo Renzi va présenter mercredi, lors d'un conseil des ministres très attendu, ses projets pour réformer l'économie italienne, à peine sortie de la plus longue récession depuis l'après-guerre.
"Le travail de ces dernières heures avance bien", a écrit mardi soir dans un tweet le jeune président du Conseil, dans son style familier habituel, avant d'ajouter qu'une conférence de presse, présentant une série de "mesures", se tiendrait mercredi à 17h00 (16h00 GMT). Le conseil des ministres est quant à lui convoqué à 16h00 (15h00 GMT).
Il avait conclu ensuite en jouant sur les mots, inventant un nouvel hashtag à partir de celui qu'il s'était choisi depuis sa nomination il y a trois semaines: de #lavoltabuona ("cette fois-ci c'est la bonne"), il est passé à "#lasvoltabuona", que l'on peut traduire par "le bon tournant".
C'est ce tournant que Matteo Renzi veut faire prendre à l'Italie, dont le PIB a connu un léger mieux au dernier trimestre 2013 (+0,1%), après neuf trimestres consécutifs de récession, mais dont la reprise est encore fragile.
Dans le quotidien Il Sole 24 Ore, M. Renzi s'est montré confiant pour le financement de son programme de réformes: "Qui prétend que la couverture manque pour financer mon plan? J'ai l'argent, jusqu'à 20 milliards d'euros".
Ce programme, qui se veut très ambitieux, devrait avoir pour axe principal la réduction des impôts et taxes d'un montant total de 10 milliards d'euros, avec comme objectif de favoriser le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes, ceux gagnant moins de 15.000 euros par an.
Le remboursement des dettes de l'administration publique envers ses fournisseurs privés, commencé sous le gouvernement Letta, devrait également être poursuivi.
Parallèlement à ces mesures fiscales, Matteo Renzi a prévu de présenter son "Jobs act", qui mettrait en place un nouveau système de contrats de travail, plus flexible.
La production sera également encouragée afin de relancer le marché de l'emploi. L'Italie a l'un des taux de chômage les plus importants en Europe (12,9%, le plus élevé depuis 1977), notamment chez les jeunes actifs de 15-24 ans avec un niveau record de 42,4% en janvier.
Enfin, deux milliards d'euros devraient être consacrés à l'éducation, et notamment pour rénover les écoles, l'un des chevaux de bataille de l'ancien maire de Florence.
Attendu au tournant, d'une part par les syndicats, et pressé d'autre part de présenter des mesures en faveur des entreprises, Matteo Renzi a répliqué ces jours-ci "qu'il faudra se faire une raison".
Des doutes subsistent encore sur le financement de ces mesures, sachant que selon certaines sources, cinq milliards d'euros devraient tomber dans les poches du gouvernement à la faveur de la diminution des dépenses et trois autres milliards proviendraient d'économies sur les intérêts de la dette.