Le conglomérat chinois Wanda, sous pression pour réduire son endettement suite à une frénésie d'acquisitions à l'étranger, a déclaré mardi avoir finalement renoncé à l'achat pour l'équivalent de 510 millions d'euros d'un terrain dans le centre de Londres.
International Real Estate Center, une filiale du géant chinois, a indiqué à l'agence Bloomberg "n'avoir plus l'intention" de prendre possession de Nine Elms Square (NYSE:SQ), un terrain de 4 hectares situé au coeur de la capitale britannique. Wanda, contacté par l'AFP, a confirmé cette information.
Le promoteur britannique St Modwen Properties avait annoncé le 21 juin que sa coentreprise avec le français Vinci avait conclu un contrat avec Wanda pour lui céder cette propriété, pour un montant de 470 millions de livres en numéraire.
Dans un communiqué diffusé lundi, St Modwen avait annoncé la finalisation de la vente pour cette même somme... mais sans préciser cette fois le nom de l'acquéreur, et qui ne serait donc pas Wanda.
Dalian Wanda -- un immense conglomérat dont les activités vont de l'immobilier à l'hôtellerie et du sport au cinéma -- est dans le collimateur de Pékin pour sa politique d'acquisitions tous azimuts à l'étranger, financées par un endettement colossal.
Le groupe, dirigé par le milliardaire Wang Jianlin, troisième fortune de Chine, avait reconnu en juin faire l'objet d'une enquête des régulateurs en raison des prêts potentiellement risqués ayant financé sa fièvre d'investissements de par le monde.
Plusieurs grands investissements sont examinés par les autorités -- dont le rachat l'an passé du studio hollywoodien Legendary ("Jurassic World", "Batman") pour 3,5 milliards de dollars -- et Wanda pourrait se voir interdire de nouveaux prêts, selon le Wall Street Journal.
Sous forte pression pour réunir des liquidités, Wanda a annoncé le mois dernier la cession de quelque 77 hôtels et de presque toutes ses participations dans 13 projets touristiques, pour l'équivalent d'environ 7,7 milliards d'euros.
Le gouvernement chinois a longtemps encouragé ses entreprises à investir à l'international afin de conquérir de nouveaux marchés.
Mais le régime communiste s'inquiète désormais du poids économique de ces géants du secteur privé et de l'accumulation de créances susceptibles de menacer l'équilibre du système financier chinois. Parmi les autres conglomérats ciblés figure également le fonds Fosun (propriétaire du Club Med).
Pékin a par ailleurs annoncé la semaine dernière de nouvelles restrictions drastiques visant les investissements des firmes chinoises à l'étranger dans plusieurs secteurs: clubs sportifs, hôtellerie, cinémas, immobilier et divertissement.