La première semaine complète d'avril a commencé tranquillement avec de nombreux marchés fermés pour le lundi de Pâques. Ce n'est qu'au début de la séance de New York que le dollar américain a commencé à bouger. Malgré le bon rapport sur l'emploi de vendredi, le rapport ISM non manufacturier meilleur que prévu d'hier et une augmentation des rendements, le billet vert s'est échangé à la baisse contre toutes les principales devises. Il s'agit à bien des égards d'un prolongement de la journée de vendredi, au cours de laquelle nous avons assisté à une réaction peu enthousiaste aux chiffres très positifs du marché du travail.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi le dollar a commencé la semaine par des pertes, qu'il s'agisse de prises de bénéfices, d'une reprise générale du risque ou de préoccupations liées à l'inflation. Toutefois, si les craintes d'inflation étaient réelles, les actions seraient beaucoup plus faibles. Pour toutes ces raisons, nous pensons que le repli du dollar américain sera de courte durée. Le mois de mars a été excellent pour le billet vert et les prises de bénéfices après un mouvement aussi fort ne sont pas inhabituelles. La Réserve fédérale a indiqué que la première hausse de taux aura lieu en 2023, mais les contrats à terme sur taux d'intérêt prévoient un resserrement en 2022. Le procès-verbal de la Réserve fédérale de cette semaine pourrait largement contribuer à renforcer ou à réduire ce point de vue. Il s'agit du seul rapport économique américain important, en dehors des chiffres ISM d'hier, qui fait bouger le marché. La dernière fois que la Fed s'est réunie, elle a confirmé que les taux resteraient inchangés jusqu'en 2023, mais quelques jours plus tard, elle a déclaré que le ratio de levier supplémentaire pour les banques, qui permettait une plus grande flexibilité pendant la pandémie, expirerait à la fin du mois de mars. Le marché pense que la Fed est moins dovish et il attendra les minutes pour le confirmer.
Plus tard dans la semaine, la Banque du Canada se réunira et, comme le dollar australien, le huard se négocie fortement avant la décision sur les taux. Il est question que la banque centrale réduise ses achats d'actifs, mais nous n'attendons aucun changement de la part de la BoC. La croissance de l'emploi a été très forte en février et, comme les États-Unis vont de l'avant avec le déploiement des vaccins, la confiance au Canada s'améliore. Cependant, au Canada même, le déploiement du vaccin est lent et, ce week-end encore, les deux régions les plus peuplées, l'Ontario et le Québec, ont renforcé les restrictions, car des variantes plus transmissibles alimentent l'augmentation des cas.
L'euro et la livre sterling ont également connu une forte hausse, mais comme les marchés britannique et allemand étaient fermés hier, le mouvement a été entièrement alimenté par la faiblesse du dollar américain et la reprise des devises survendues. Les perspectives pour le Royaume-Uni sont bien meilleures que celles de la zone euro. Les restrictions au Royaume-Uni s'assouplissent alors que l'inverse se produit dans la zone euro. De plus en plus d'appels sont lancés en faveur d'une approche nationale des restrictions COVID en Allemagne. Tout cela signifie que la livre sterling continuera à surperformer l'euro et qu'à un moment donné, les vendeurs reviendront également sur l'EUR/USD.