De la dette à trente ans pour Allianz (XETRA:ALVG) et à 60 ans pour Bayer, la tendance est décidément à l’émission d’emprunts subordonnés de très longue échéance sur le marché obligataire.
L'entreprise chimique et pharmaceutique Bayer AG (XETRA:BAYGN) procède en ce moment au placement d’un emprunt obligataire d'une durée de 60 ans, remboursable anticipativement pour la première fois en 2022. Si Bayer ne rachète pas son emprunt à cette date, le coupon attendu à 2,75% se renchérira de 25 points de base (0,25%).
Il ne s'agit pas de la première émission du genre pour le groupe de Leverkusen, sachant qu'au mois de mai dernier, il avait déjà sollicité les investisseurs via des obligations de même type et sur des échéances similaires (2074 et 2075). Les coupons étaient ressortis à l’époque à 3 et 3,75%.
Ces obligations sont négociables par coupures de 1.000 euros et sont notées « BBB » chez Standard & Poor’s et « Baa2 » chez Moody’s. La différence de notation entre ces émissions et l’émetteur (« A3 » chez Moody’s et « A- » chez Standard & Poor’s) relève naturellement du caractère « subordonné » des emprunts.
Un rendement légèrement supérieur pour Allianz
L’assureur allemand Allianz devrait quant à lui proposer un coupon fixe de 3% jusqu’au premier call pour son nouvel emprunt obligataire à trente ans. La coupure a été fixée à 100.000 euros.
Compte tenu de son échéance et de son caractère subordonné, l’obligation est notée provisoirement « A2 » par Moody's et « A+ » par Standard & Poor’s.
Bref rappel des obligations subordonnées
Il existe différents niveaux de dettes (senior, subordonnée...) qui déterminent essentiellement la priorité de remboursement en cas de liquidation de l’émetteur.
La dette senior bénéficie d’une priorité de paiement par rapport aux dettes subordonnées. Cela signifie qu’en cas de faillite de l'émetteur, le remboursement des obligations subordonnées ne sera possible que lorsque les autres créanciers [personnel, fournisseurs, détenteurs d'obligations « senior »,...] auront été préalablement remboursés. C’est-à-dire jamais dans certains cas. Pour compenser leur caractère subordonné, ces obligations distribuent des coupons supérieurs aux taux offerts par les obligations « senior ».
Sur ces titres particuliers, un autre facteur vient également accroître le niveau de risque. En effet, les subordonnées offrent généralement une plus grande latitude à l’émetteur lorsque celui-ci souhaite ne pas payer le coupon, en cas de difficultés financières.
Quoiqu’il en soit, une lecture attentive du prospectus reste toujours conseillée pour ne pas avoir de mauvaise surprise.