Wolfgang Schäuble attend plus de la BCE
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé il y a quelques heures que la BCE devait agir plus fermement quant à sa politique monétaire. M. Schäuble estime notamment que la formation de nouvelles bulles spéculatives sur les marchés financiers n’est pas exclue à court/moyen terme, invitant formellement la BCE à ajuster sa politique afin d’éviter l’émergence, mais surtout l’explosion, de nouvelles bulles. L’intéressé a notamment déclaré : « Nous ne pouvons pas abandonner aux régulateurs des Etats seuls la tâche d’éviter les bulles. Les banques centrales doivent avoir cela en tête dans leurs décisions sur la masse monétaire ». Une nouvelle déclaration qui incite donc la BCE à sortir de son pré carré habituel et pouvant laisser entendre que ses statuts sont encore trop restrictifs. D’après M. Schäuble, le marché immobilier européen présente justement certains signes de formation de bulles spéculatives, craignant que la politique monétaire actuelle de la BCE ne soit trop accommodante. Rappelons que Wolfgang Schäuble est l’une des figures les plus emblématiques et les plus suivies en Europe par les opérateurs boursiers. Par ailleurs, le ministre allemand a exprimé sa satisfaction quant aux récents tests auxquels ont été soumises les banques européennes : « Il peut naturellement toujours y avoir des problèmes […] Mais le risque de contamination est bien plus faible qu’auparavant ». A suivre !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 313$ l'once. L'actif s'échange désormais au sein d'un cycle haussier. En D1, le RSI (14) évolue en dehors de ses zones de tension ; l’ensemble de nos objectifs haussiers de ces cinq dernières semaines ont ainsi été validés, et même dépassés ! Voir nos précédentes analyses quotidiennes (nous sommes haussiers depuis le prix de 1 246$ l’once). Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par la déstabilisation de l’Irak, par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 291$. Au-dessus de ce niveau, les cibles envisageables à l’achat se situent à 1 324$ et à 1 333$. En scénario alternatif, donc en dessous de ce point pivot situé à 1 291$, nous tablons sur des cibles à 1 285$ et à 1 265$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 291$) sert de support, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un biais haussier, en ciblant particulièrement les 1 324$. Attention, toutefois : le biais haussier semble relativement faible pour le moment. Nos précédentes analyses sur l'or ont largement porté leurs fruits à l'occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la cinquième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au cinquième « tapering » (annoncé le mercredi 18 juin), ce montant mensuel est fixé à 35 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers auprès des opérateurs boursiers. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablions sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.