Hier matin, nous évoquions dans notre analyse le sommet du G7 qui se déroulait alors en Bavière. Comme prévu, l’essentiel des échanges a été monopolisé par les dossiers ukrainien et grec. Les dirigeants allemand, français, américain, canadien, italien, anglais et japonais se sont prononcés à l’unanimité pour un renforcement des sanctions occidentales contre Moscou si le régime de Vladimir Poutine continuait de soutenir les milices prorusses dans l’est ukrainien. Pour la deuxième année consécutive, la Russie était ainsi bannie de ce sommet (suite à l’annexion de la Crimée en mars 2014), à l’image d’une condamnation par contumace. Décryptage.
Une salve violente de déclarations
Pour l’heure, on ne peut pas parler de retour du dossier ukrainien au sein des inquiétudes majeures des opérateurs boursiers. Malgré tout, ce dossier a attiré toute notre attention pendant près de six mois, de fin 2014 à début 2015. Il convient donc de revenir dessus dans cette période troublée, tant il est concevable que ce vecteur arrive sur le devant de la scène. Les membres du G7 ont donc souhaité hausser le ton comme l’indique Reuters ce matin. Le communiqué final du groupe évoque notamment : « Nous rappelons que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk et au respect de la souveraineté de l’Ukraine par la Russie ».
Propos complétés par François Hollande durant une conférence de presse dédiée au bilan du sommet : « S’il était démontré que la Russie continue d’armer et d’avoir une présence militaire à l’Est de l’Ukraine, s’il était également avéré que les régions de l’Est ne se mettent pas dans la démarche de respecter les étapes de l’accord de Minsk, alors on pourrait justifier une aggravation des sanctions ». Des propos forts, en somme, qui témoignent de la tension toujours omniprésente entre l’Occident et la Russie, rappelant depuis le début de cette crise les pires moments de la guerre froide. Un parallèle que n’aura pas manqué de relever Barack Obama, toujours dans le registre des phrases assassines à l’issue de ce sommet.
L’intéressé taclant Vladimir Poutine en l’accusant de ruiner son propre pays dans sa recherche « insensée de la gloire passée » de l’URSS. De quoi envenimer encore un peu plus les relations déjà glaciales, depuis plusieurs années, entre les deux dirigeants (toujours selon la même source : Reuters). Ces déclarations et menaces envers le Kremlin se sont accompagnées d’un rappel du soutien que continueront d’apporter les membres du G7 à l’Ukraine, dont la situation économique est désastreuse. Pour rappel, les accords Minsk II signés le 12 février 2015 ne sont toujours pas respectés sur le terrain. Si de nouvelles sanctions venaient à être validées contre la Russie, nous devrions vivre dans les prochaines semaines une accentuation de la baisse des indices européens, accompagnée d’une hausse du VOLX et du Gold (entre autres).