Les marchés des changes ont consolidé, tandis que les places asiatiques n'ont pas réussi à marcher sur les pas de Wall Street. Le S&P a grimpé sur de bons résultats de sociétés pour la deuxième journée consécutive. Le regain de l'appétit pour le risque a ignoré les tensions géopolitiques croissantes, ainsi que le recul de la confiance des consommateurs et des prix immobiliers aux Etats-Unis. L'Asie a évolué en ordre dispersé. Le Kospi, le Hang Seng et Taiwan ont fléchi, alors que le Nikkei, le Shanghai Composite et Singapour ont progressé. Cette absence de cohésion a sapé le récent rebond des valeurs asiatiques. Les traders étaient focalisés sur le yen avant le verdict de la Banque du Japon, poussant l'USD/JPY à la baisse à 102.30, mais la réaction a été modérée après l'annonce sans surprise de la BoJ. L'AUD/USD a légèrement augmenté à 0.9289 à la faveur de la parution du crédit au secteur privé, resté stable à 0.4% m/m. Egalement recherché, le NZD/USD a atteint 0.8572 sur des statistiques de bonne tenue. Les permis de construire ont enregistré une vive hausse, tandis que les perspectives d'activité et la confiance des entreprises s'est maintenue à un plus haut de près de dix ans. De plus, les intentions d'exportations restent en hausse malgré la vigueur du kiwi. A Singapour, le taux de chômage du premier trimestre a surpris à la hausse, soit 2.1% contre 1.8% attendu et précédemment. Enfin, la confiance des consommateurs britanniques a inscrit son plus haut niveau en près de sept ans en avril, soit -3 contre -5 en mars. Une raison de plus d'être haussier sur la livre malgré les chiffres décevants du PIB publiés hier.
Au Japon, la banque centrale a maintenu sa stratégie de rachats d'actifs. Les données se sont révélées légèrement supérieures aux attentes, ce qui diminue les anticipations de nouvelles mesures d'assouplissement (nous tablons toujours sur juillet). La production industrielle nipponne a augmenté de 0.3%m/m en mars, après la forte contraction de -2.3% m/m en février.
De nombreuses statistiques de premier plan sont au menu du jour. Pendant la séance européenne, les marchés attendent l'IPC de la zone euro en hausse à 0.8% a/a en avril, après 0.5% a/a en mars. Cela dit, au vu du recul des chiffres de l'inflation allemande, il se peut que l'indice de la zone soit inférieur aux anticipations. Ces données de court terme ne devrait pas affecter la lecture à mi-parcours de la Banque centrale européenne, mais pourraient alimenter les spéculations autour d'une action de la BCE. L'Espagne et la Belgique communiqueront leur PIB du premier trimestre. Les chiffres espagnols confirmeront probablement la reprise progressive de la demande intérieure et une petite amélioration de l'emploi. En Norvège, les ventes de détail et le taux de chômage devraient être positifs et soutenir la couronne à court terme. Sur le front des émergents, la Turquie publie les chiffres du commerce extérieur, ainsi que le rapport sur l'inflation de la banque centrale. Ce dernier restera, selon nous, dans la ligne "hawkish" des récentes réunions de la banque centrale, ce qui devrait limiter les retombées sur la livre. Le déficit commercial turc est attendu en légère hausse, à 5.8 milliards de dollars, contre 5.1 en février.
La réunion du FOMC sera au centre de l'attention pendant la séance américaine. Nous n'anticipons pas de réaction majeure des marchés. La Fed va probablement réduire le QE d'encore 10 milliards de dollars et améliorer légèrement son pilotage des anticipations, sans émettre de nouvelles projections. En l'absence de conférence de presse, les déclarations des membres de la Fed seront scrutées. Du côté des statistiques, le PIB du premier trimestre devrait ressortir à 1% t/t contre 2.6% au quatrième trimestre 2013. L'enquête ADP sur l'emploi est attendue à 210k contre 191k précédemment, ce qui aura sans doute peu d'impact sur le consensus de 215k pour les créations d'emploi non agricoles attendues vendredi. Au Canada, le PIB est anticipé à 0.2% m/m, contre 0.5% en janvier. Compte tenu du recul des données économiques et de la position ferme de la banque centrale, la direction du CAD dépendra de celle de l'USD.