Les marchés se sont ressaisis cette nuit, grâce à un regain d'espoir autour d'une nouvelle intervention du gouvernement chinois et de la PBoC, compte tenu de la forte baisse accusée par les bénéfices industriels qui sont ressortis à -3,1 % contre 2,7% a/a précédemment. Une estimation récente du PMI manufacturier établie par HSBC et Markit Economics a montré que la production des usines pourrait s'être ralentie pour le onzième mois d'affilée (lecture au-dessous de 50). Par conséquent, même si l'intervention de Pékin est conditionnée par la décision de la Fed de lancer un programme illimité de rachat de MBS, ce que l'ancien président de la Commission chinoise de régulation bancaire a qualifié d' "irresponsable" pour les Etats-Unis comme pour la Chine, le gouvernement pourrait se sentir contraint de commencer à injecter des liquidités sur les marchés.
Le Shanghai Composite a bondi de 2,86%, mettant fin à neuf séances de repli. Il a atteint la moyenne mobile de Bollinger à 20 jours avant de redescendre dans le canal inférieur de Bollinger. Hong Kong a également progressé pour s'adjuger 1,41 % à 20817,73 et le Nikkei a gagné 0,48%. Le différent sino-japonais sur un chapelet d'îles en mer de Chine orientale pèse lourdement sur les relations entre les deux premières économies asiatiques, menaçant d'interrompre des échanges commerciaux de 530 milliards de dollars et de créer le premier incident depuis 2005.
Si le yen affiche toujours des gains hebdomadaires face à tous ses homologues du G10, il a reculé vis-à-vis des AUD, CAD, NZD et GBP en rythme journalier. Notons que les rendements souverains de pays cœurs de l'Europe, tels l'Allemagne et la Suisse, se sont légèrement tendus, ce qui pourrait indiquer que l'aversion au risque n'est pas extrême et qu'il y a place pour un sursaut, même bref. L'Australie, dont le principal partenaire commercial est la Chine, a vu sa monnaie rebondir cette nuit. L'aussie s'est ainsi apprécié au détriment de ses principaux rivaux, plus particulièrement face aux NOK (+0,40 %), USD (-0,30 %) et SEK (-0,29%). L'EURAUD reste sur sa trajectoire baissière qui le mène vers la moyenne mobile de Bollinger à 20 jours à 1,2370. Si le cross devait encore se replier sous l'effet de mauvaises statistiques économiques, il pourrait toucher les 1,2261.
Sur le front européen, l'Espagne a vécu une deuxième nuit consécutive de manifestations, tandis que la Grèce a été paralysée par une grève de 24 heures due à une modification du droit du travai. Une vague de statistiques économiques est attendue aujourd'hui en provenance des Etats-Unis, à commencer par les inscriptions au chômage à 12h30 GMT. Nous vous conseillons de suivre attentivement cette publication, qui va très probablement influer sur les avoirs en or et donc sur les cours du métal précieux.
Léa Torbey Meouchi pour Swissquote