Chute des prix du pétrole, le point sur l'obligation Petrõleos de Venezuela
Les obligations Petrõleos de Venezuela sont sous pression sur le marché secondaire. La baisse des prix du pétrole explique cette situation. Mais pas seulement.
Pour ne citer qu’un exemple, l’emprunt à maturité 16 mai 2024 et d’un coupon de 6% est disponible à un prix de 45% du nominal. Son rendement s’élève à 18,40%. Lors de notre dernier point début septembre, les prix avoisinnaient encore les 53% du nominal.
Entreprise publique aux mains de l’Etat, Petrõleos de Venezuela porte les stigmates des 15 ans de « chavisme ». Le groupe a vu sa productivité divisée par trois et sa situation financière est désormais très délicate. Autant dire que la récente dégringolade des prix de l’or noir va sans doute renforcer les problèmes d’une compagnie stratégique pour les finances du pays. Le Venezuela tire en effet l’essentiel de ses recettes de la production pétrolière.
Caracas a besoin d’un prix minimum de 120 dollars le baril pour que son budget puisse être à l’équilibre, selon The Economist. On est actuellement loin du compte avec des cours qui s’approchent des 80 dollars pour le Brent. Cette situation s’explique à la fois par la faiblesse demande, compte tenu du ralentissement économique, et par une offre surabondante. Le Venezuela a bien lancé un appel à ses collègues membres de l’OPEP pour tenter de réduire la production (et freiner la chute des prix), mais l’Arabie Saoudite, membre le plus influent du Cartel, ne paraît guère enclin à fermer les vannes.
Les réserves de devises du pays constituent une autre source d’inquiétude relève Bloomberg. Les investisseurs s’interrogent plus particulièrement sur la capacité du pays à honorer ses dettes libellées en devises étrangères. Le Venezuela a 4,5 milliards de dollars d’emprunts arrivant à échéance fin octobre.
Pour Standard & Poor’s, Caracas représente désormais un risque substantiel de défaut de paiement. Début septembre, l’agence a dégradé le rating souverain à « CCC+ », citant le ralentissement économique et l’inflation galopante. La perspective associée à la note est négative. Un nouvel abaissement n’est pas à exclure. L’économie vénézuélienne devrait se contracter de 3,5% cette année après avoir progressé de 1% en 2013. L’inflation quant à elle a atteint des niveaux stratosphériques : +63,4% en août, du jamais vu depuis 1997.