C'est donc aujourd'hui que le conseil européen ouvre ses portes. Enfin... Car le trading forex commençait à se lamenter sur des éditorialistes et analystes financiers de tout poil qui rivalisaient de superlatifs afin d'affubler péremptoirement d'un caractère "éminemment primordial" -entre autres- ce sommet de l'UE. A force, compte tenu de la même rengaine agitant le spectre de l'ultime chance et revenant à chaque fois que les 27 se réunissent alors que la crise budgétaire n'en finit pas de menacer, il est surtout certain que ces rendez-vous de Bruxelles des huiles européennes sont à tout le moins d'un sempiternel ennui ! Quid au final des annonces qui fuseront avant le week-end ? Il ne faut pas s'ériger en grand clerc pour comprendre que les débats risquent derechef et comme très souvent de se clore par un communiqué très évasif se perdant dans des litanies de résolutions sincères pour résorber les problèmes... Sauf que la communauté des investisseurs a déjà fait le deuil de décisions tranchées dans l'immédiat. D'aucuns s'avancent même à croire que rien ne bougera avant l'automne. Drôle de sommet crucial. Il est urgent de ne rien faire.
Hier soir, Merkel dînait avec Hollande à Paris. Non, il ne faut pas sombrer dans une image d'Epinal car s'il nous est facile d'insinuer des chandelles à la table, gageons que ce repas de travail tout au mieux en aura fait voir 36 ! Parce que, au lieu de dresser les couverts, eu égard à une atmosphère glaciale, un ring aurait pu très bien convenir... Le chef de l'état et la chancelière ont donc tenté de mettre de l'eau dans leur vin durant cette soirée. Il s'agit pour résumer l'affaire de savoir comment vont oeuvrer les deux premières puissances de l'Europe pour d'une part éviter un clash et d'autre part faire en sorte que les tractations aboutissent à une lueur d'espoir ! Le conflit "croissance versus rigueur" sera l'axe majeur des ébats durant les deux journées. On le sait grâce aux "phrases simplistes" émanant de Berlin : ni mutualisation de la dette, ni de propositions faciles ou rapides. Fatalement cette croissance à crédit que réclame Paris a du plomb dans l'aile avant même de voler au secours d'états en perdition !
Pendant ce temps, la spéculation sur le marché obligataire reprend de plus belle. Rajoy s'inquiète des taux d'emprunt imposés à Madrid puisqu'autour des 7% sur le papier à 10 ans, c'est du domaine de l'insoutenable. Le premier ministre ibérique ira prôner une aide directement versée par le fonds MES au secteur bancaire du pays au lieu de passer par la case étatique. Le chef du gouvernement espagnol estime que ce tour de passe-passe détendra la tension sur la solvabilité souveraine (l'Eurogroupe avalise l'aide mais Madrid devrait se porter garant du montant que le FESF et le MES verseront au Frob) alors que le PIB national se contracte fortement d'après le rapport publié la veille de la Banque d'Espagne. Puis, il y a aussi l'Italie... Rôme a passé une adjudication houleuse mercredi en s'octroyant 9 milliards d'euros à court terme dans de très mauvaises conditions. Il faudra avoir à l'oeil aujourd'hui un appel de fonds de la botte transalpine sur des échéances plus concrètes, à 5 et 10 ans.
Techniquement la paire euro dollar campe sur ses positions. En attendant la "feuille de route" qui doit jaillir des tractations politico-diplomatiques, le marché des changes devrait tergiverser dans un regain somme toute de nervosité. Le côté anxiogène aura son importance dans les transactions financières et les oscillations pourraient connaître une appétence en faveur de l'agitation dans les carnets ! Pour autant, nous gardons précieusement notre stratégie rouge sur la rencontre avec un USD capable d'enfoncer le clou sous 1.2450 en jetant à terre les cours forex sur l'échiquier graphique par un reflux au 1.2370. Enfin, attention à de brusques variations et nous redoutons de facto des excès possibles. Par exemple, au sud, le creux annuel est à quelques encablures et une escale sur le niveau reste envisageable. En haut, l'euro aurait beaucoup de peine à rallier 1.2550. L'agenda macroéconomique met en évidence aux USA le PIB définitif et les traditionnelles allocations hebdomadaires au chômage.
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