L’euro tente de se stabiliser face au dollar après la chute qui a suivi la dernière réunion de la BCE. Cette baisse n’est pas totalement imputable aux perspectives d’intervention de la banque centrale mais elle fait également écho à l’attitude de la FED qui maintient le cap du ralentissement (tapering) des achats d’actifs malgré plusieurs indicateurs économiques mitigés et un net tassement de la croissance du PIB au premier trimestre. Dans sa dernière intervention, Janet Yellen a attribué ce ralentissement économique à des « facteurs transitoires » (climat), laissant supposer qu’il n’y avait pas de raison de qu’inquiéter pour le moment et donc pas de raison de modifier le rythme du tapering.
Autre facteur ayant d’abord fait tendre l’euro proche des 1.4000$, puis chuter ensuite : l’appétit des investisseurs étrangers pour les actifs européens et notamment les obligations souveraines, faisant tomber les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie, sur le 10 ans notamment, sous les niveaux d’avant crise de la dette…mais également d’avant crise des subprimes. Or on constate depuis quelques jours une remontée des taux d’emprunt de ces pays, signe potentiel que la tendance qui prédominait jusque-là marque un temps d’arrêt, pouvant impacter négativement le tendance de l’euro.
Cet accès de faiblesse de l’euro est également imputables à plusieurs mauvais chiffres économiques en zone euro : croissance nulle du PIB pour la France au premier trimestre, recul sensible au Portugal, recul du PIB également en Italie…seule l’Allemagne fait bonne figure avec une croissance du PIB de 0.8% alors que le consensus tablait sur 0.7%. Sans oublier le recul du sentiment économique en Allemagne (indice ZEW) faisant craindre une contagion de le crise ukrainienne à l’économie européenne, facteur de risque déjà souligné par Mario Draghi lors de sa dernière intervention.
D’un point de vue technique, l’euro a trouvé un support de court terme à 1.3650$ et rien ne plaide pour un changement de tendance, dans le contexte actuel. Après le rebond en cours, un retour sur 1.3650$ ouvrirait la voie à une accélération sur le support suivant à 1.3560$ puis 1.3480$ (support fin janvier / début février).