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GBP : « Britannica rules the waves of finance » ?

Publié le 09/10/2018 13:33
Mis à jour le 09/07/2023 12:32
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A l’aube du III ième millénaire, « Britannica rules the waves of finance » ?

Ne vous êtes-vous jamais posé la question : mais que cache tout ce bruit autour du Brexit ? Un peu comme un tour de prestidigitation. Le public regarde la main droite du magicien qui s'agite, alors que tout se passe (et c’est toujours passé) dans la main gauche.

J’ai du mal à croire que la Grande Bretagne ait sombré dans un populisme des plus basique. En 2016, des personnalités, telles que Nigel Farage ou encore Boris Johnson avaient une vraie présence médiatique sur ce thème. Il était compréhensible, sur un plan stratégique, que David Cameron, pour briguer un second mandat de 1er ministre, avait promis d'organiser un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

Mais (et je n’engage que moi dans ces écrits), que le Brexit résulte d’une réflexion plus profonde.
Depuis Robert Walpole, en passant par Winston Churchill et Margaret Thatcher, pour finir avec Tony Blair, David Cameron et Theresa May, les Premiers ministres anglais ont toujours fait preuve d’un principe de réalité.

Les choix diplomatiques du Royaume Uni n’ont jamais été des hasards conjoncturels et ont toujours procédés d’approches inscrites sur le long terme. Les Anglais n’ont jamais subi d’occupation et sont, depuis 200 ans, sans interruption, dans le camp des vainqueurs.

Peut-on imaginer ce que dirait Churchill à ce sujet ? il dirait qu'entre le continent et le "Grand large", Londres choisirait toujours de regarder au-delà de l'Europe.

Le Grand large : côté Est ou Ouest ?

Du côté des Etats-Unis ?
La méfiance reste grande depuis le traumatisme de 1975. L'abandon du "cousin" américain, lui imposant l'aide du FMI, est resté dans les esprits, et les liens entre le CFR et le Chatham House n'y feront rien.

Du côté de l'Asie ?
Le Royaume-Uni a toujours su tirer avantage de ses liens avec ses anciennes colonies. Et plus particulièrement avec la Chine. Les longues relations qu'ils entretiennent depuis 1840, sembleraient se renforcer avec "L'Age d'or" annoncé en 2013 sous l'ère Cameron et renforcé, il y a peu, par Thérèsa May début 2018.

La mondialisation du Yuan passera-t-il par la Couronne ?

Le yuan est aujourd’hui la deuxième monnaie la plus utilisée pour le financement du commerce, et la quatrième la plus sollicitée pour effectuer des paiements transfrontaliers, selon les données de la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT, pour son sigle en anglais).
Le centre de recherche londonien Chatham House estime, que les transactions commerciales internationales libellées en yuans devraient s'élever à 1 000 milliards de dollars (789 milliards d'euros) d'ici à 2020.

En 2013, le ministre britannique des finances, George Osborne, et le patron de la Hongkong Monetary Authority (HKMA), Norman Chan, signaient un accord-cadre créant une zone offshore du négoce du yuan dans la City.
En 2015, Xi Jinping en visite à Londres, posaient une base solide pour "l'âge d'or" de leur partenariat.
En 2018, Theresa May en visite en Chine, affirmait que, malgré le Brexit, "C'était le bon moment pour réfléchir au renforcement de "l'âge d'or" entre Pékin et Londres", lors d'un entretien avec son homologue chinois Li Keqiang. "Nous sommes déterminés à approfondir davantage encore nos liens commerciaux", avait-t-elle ajouté.

Premier marché des devises au monde, la City se réjouit de l'accord passé avec Hongkong qui ne peut qu'asseoir la domination incontestée de son Forex (foreign exchange) par rapport à ses rivaux, New York, Tokyo ou Singapour. Les décalages horaires avantageux, le savoir-faire et la masse critique d'opérations expliquent la prééminence de la City.

La City n'est pas l'Angleterre, me direz-vous ?

CLC (City of London Corporation) c'est 8000 habitants, 24 000 entreprises, 200 nationalités et 400 000 salariés. La seule démocratie sur Terre, où Vladimir Poutine, Xi Jinping et Donald Trump ont un droit de vote. Elle accorde au monarque britannique (roi ou reine) la permission ou non de pénétrer sur sa juridiction. Elle désigne le « Remémoreur », un fonctionnaire dont la seul mission est de défendre ses intérêts au parlement britannique.

C'est 6.5% de l'économie britannique. Sur les échanges de dérivés de gré à gré, la part de marché de la Cité est passée de 27 % en 1995 à plus de 45% actuellement. Un cinquième des actifs des hedge funds sont gérés à Londres (dont 80 % des actifs des fonds européens). Londres est la première place financière du monde en ce qui concerne les devises et son avance ne cesse de progresser selon le rapport trisannuel de la banque des règlements internationaux (BRI, la banque centrale des banques centrales).

Et c'est par qu'elle occupe cette place dans le monde que la City est "le joyau de la couronne" pour les autorités chinoises dans leur ambition d'internationaliser le yuan.

Ok, tout cela a du sens, mais comment cela se traduit-il en chiffres ?

Actuellement La City c'est :
- la 2nde place offshore de clearing pour le RMB avec 6% des volumes (derrière HK 77% mais bien avant les USA 2,6%, la France 1,55% et l'Allemagne 0,7%).
- le 2nd marché des changes dans lequel est traité la devise RMB avec 26% de la valeur échangée (après la Chine et HK 50% et devant les USA 5% et 4,5% pour la France.
- le 1er marché des changes en volume avec 41% des opérations de change sur RMB (devant la Chine et HK 20%, USA 10% et la France 4,5%).

Et la City souhaite profiter davantage de l'ouverture progressive de la Chine, car potentiellement le RMB c'est :
- $3 200 Milliards de réserves de change
- $400 à $450 Milliards d'émissions obligataires par an
- $6 570 Milliards de dette exprimée en CNY qui s'échangent à ce jour
- $1 500 Milliards de transactions transfrontalières (4ième devise la plus échangée)
- 9%, le poids du yuan dans le financement du commerce, derrière le dollar (81%) et devant l'euro (6%)

Mais où se situe le Brexit dans cette équation : (CLC + RMB -AML = PNB)

Pour illustrer mon propos, voici une anecdote raconté par un ami travaillant dans une grande banque privée. Une filiale Suisse, recommande un de ses clients pour une ouverture de compte à Paris. Appartenant au même groupe, il est évident que les mêmes filtres de contrôle ont été réalisés par la filiale de Genève, mais... par professionnalisme, le service Compliance de Paris réalise les contrôles d'usages : le client est lié à des activités que la directive LAB/LAT n'autorise pour aucune relation bancaire. Genève et Paris appartiennent à la même ligne métier du groupe, mais la Suisse n'est pas membre de l'Union Européenne !

Aussi pour reprendre une vue macro, pour profiter pleinement des perspectives qu'offre le RMB (qu'elles soient du bon ou du côté obscur de la Force), La City doit s'affranchir de la Directive Européenne AML/CFT. D'autant plus que la tendance européenne est à un renforcement de l'encadrement des activités bancaire. Les activités financières de la City ne cessent de gagner du terrain, en particulier, face à New York. Et le Brexit est une des variables concourant à de nouvelles perspectives de croissance.

Car peu importe l'origine de l'argent, du moment qu'il transite par la City et génère des commissions colossales au passage. En 2015, tous les médias découvraient la City comme le centre mondial du blanchiment de l'argent. L'agence nationale contre le crime (NCA) révélait en mai 2018, que plusieurs centaines de milliards de livres seraient blanchis par la City chaque année, précisant que c'est la destination privilégiée des Russes qui cherchent à rendre légitimes les bénéfices de la corruption.

Mais tout cela n’est qu’une hypothèse dans le grand champs des possibles, déjà bien alimenté par ces nombreux articles et émissions de télévision. Rendez-vous en mars prochain, car à mesure que l’échéance approche, le jeu d’ECHECS révèle sa stratégie.

Eric Pitou
http://allocation-et-patrimoine.strikingly.com/
https://www.linkedin.com/in/eric-pitou-08b70418/

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