Il y a quasiment un an, le 23 mars pour être précis, Gemalto (AS:GTO) sortait du CAC 40. A l’époque, le directeur général du groupe, Olivier Piou, ne semblait pas mécontent de quitter l’indice. « Curieusement cela crée un environnement très improductif sous prétexte que vous devenez exemplaire » avait alors déclaré l’homme fort du groupe. Pour ma part, je m’en désolais, regrettant qu’une valeur technologique quitte l’indice.
Depuis, et même si le titre a suivi la tendance du CAC40, il a plus durement chuté dans le creux, perdant jusqu’à 35% depuis sa sortie de l’indice, quand le CAC40 ne perdait, au pire que 22%.
Il faut dire que le groupe a connu quelques difficultés en 2015 ; son premier semestre et son troisième trimestre 2015 ont été décevants. Heureusement que le groupe s’en sort bien sur son exercice complet : suite à cette publication, vendredi 4 mars, le titre a ouvert en gap haussier, s’envolant de +13%.
Gemalto a donc rassuré la communauté financière avec un résultat opérationnel en progression de +10% à 423 M€, complètement conforme aux guidances, avec une marge brute qui a stagné (à 39% tout de même, ne faisons pas la fine bouche trop longtemps) et qu’il compte augmenter de 1,5 point en 2016, en réduisant un peu ses investissements aux Etats-Unis notamment.
Le groupe a bénéficié de la contribution de Safenet, le spécialiste de protection des données de logiciels ; grâce à cette fusion, le pôle Paiement et Identité devient la première activité du groupe avec près de 60% des ventes… Quel bouleversement stratégique ! Il y a 10 ans encore, cette division ne contribuait qu’à 36% des ventes.
Aux cours actuels, et en tenant compte de son envolée de ces dernières séances, le titre me semble correctement évalué avec un PER de 15 et une Ve/ebitda de 10… Il y a tout de même un élément à ne pas négliger quand on s’intéresse au dossier : le capital de la société est très atomisé avec un flottant de l’ordre de 80% et un premier actionnaire, la famille Quandt, qui détient 10,5% du capital aux côtés de BPI France (8,5%). Il ne serait pas trop compliqué, pour un prédateur, de faire une offre attrayante et de convaincre ces deux actionnaires.