Victime de la chute des cours des métaux et du pétrole, le géant des matières premières Glencore a clôturé le premier semestre de l’année dans le rouge sur une perte nette de 676 millions de dollars.
Hors éléments exceptionnels, le groupe basé en Suisse et coté à Londres a généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 882 millions de dollars. Ces éléments exceptionnels comprennent notamment 337 millions de charges fiscales liées aux effets de change ainsi qu'une réduction de valeur de 792 millions sur des projets pétroliers au Tchad, en raison de la forte baisse des cours du brut.
L’excédent brut d’exploitation (EBITDA), également sujet à des éléments exceptionnels, a diminué de 29% en glissement annuel à 4,6 milliards.
Dans son communiqué, Glencore a justifié ce recul par la baisse des cours des matières premières, illustrée par le cuivre, principale source de profits du groupe, qui évolue actuellement à un plus bas de six ans en raison du ralentissement de l'économie chinoise. Celui du charbon, autre matière première importante pour Glencore, est quant à lui au plus bas depuis douze ans et rien ne permet d'espérer un rebond rapide, l'offre étant excédentaire et la demande en provenance de Chine et d'Inde montrant des signes de faiblesse, souligne l'agence Reuters.
Par ailleurs, Glencore a indiqué avoir été impacté par des conditions difficiles dans son activité de négoce de métaux, en particulier sur l'aluminium et le nickel. Les revenus de cette division qui avait jusqu'à présent été relativement préservés de la baisse des matières premières, ont reculé de 27% à 1,2 milliard de dollars. Au rayon des bonnes nouvelles, la dette nette a tout de même diminué de 982 millions de dollars à 29,6 milliards.
Les rendements obligataires sous pression
Sur le marché obligataire, les investisseurs ont revu ces derniers mois à la hausse leurs exigences de rendements pour se positionner sur la dette émise par les groupes du secteur « matières premières ».
A titre d’exemple, le rendement de l’obligation Glencore Funding LLC à huit ans est passé dernièrement au-dessus des 5%, contre 3,50% à la mi-avril. Disponible par coupures de 2.000 dollars, cette obligation est notée « BBB » chez Standard & Poor’s.
L’extracteur d’or sud-africain AngloGold, qui a publié ses résultats avant hier, voit également le rendement de ses obligations augmenter (plus de 8% pour la ligne obligataire 2022). Notée « BB+ » dans la catégorie « High Yield » chez Standard & Poor’s, elle se traite par coupures de 2.000 dollars.
Autre exemple, celui de l’obligation (5,125% - 2024) du spécialiste américain de l’aluminium Alcoa (NYSE:AA), qui affiche un rendement annuel de 5,15%, contre 3,8% fin avril. Elle bénéficie d’un rating « BBB » chez Standard & Poor’s et se traite également par coupures de 2.000 dollars.