Hier lundi, l'Agence d’évaluation financière Fitch a relevé d’un cran la note à long terme de la République de Turquie, de « BB+ » à « BBB-», la faisant passer par la même occasion dans la catégorie « Investment Grade ».
La perspective associée à la note est pour sa part stable.
Voilà donc une bonne nouvelle pour Ankara, Fitch justifiant sa décision en autres sur base de la réduction de la dette publique du pays. L’agence a également souligné que le système financier du pays reste relativement sain, alors que la Turquie affiche un « bon » potentiel de croissance sur le moyen terme.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que tant Standard & Poor’s que Moody’s, les deux autres grandes agences de notation, cantonnent jusqu’à présent la Turquie dans la catégorie High Yield (spéculative).
== > Se positionner sur la Turquie ainsi que sur la livre turque grâce au marché obligataire
Actuellement, une obligation souveraine turque à deux ans rapporte annuellement plus de 7%. Dans cette optique, il est possible de se procurer l’obligation au coupon fixe de 7,5% et à la maturité précisément fixée au 24 septembre 2014, au prix de 100,20% du nominal. Le rendement annuel est porté en conséquence à 7,38%.
La banque néerlandaise Rabobank Nederland est également active sur le segment de la livre turque, avec un emprunt d’une durée résiduelle d’un peu moins de trois ans (7% - 17 août 2015). L’obligation en question est disponible actuellement au prix de 102,20% portant le rendement à 6%. Cette émission obligataire senior est notée « AA » par Standard & Poor’s.
Dans les deux cas, la devise d'émission implique donc un risque de change pour l'investisseur dont la monnaie de référence serait par exemple l'euro. A cet égard, il est utile de rappeler qu'en rythme annuel, la livre turque s’est appréciée de plus de 7% face à la monnaie unique.
Et pour cause, la Turquie, qui compte plus de septante millions d’habitants, affiche une santé économique robuste avec une croissance équivalente à celle de la Chine et des autres pays émergents. La croissance du PIB turc a ainsi atteint au cours des dernières années plus de 8%.
Début octobre, le gouvernement turc a toutefois dû réviser à la baisse ses objectifs de croissance pour l’année 2012, à 3,2% contre 4% initialement prévus, conséquence directe de la conjoncture mondiale morose. La crise économique et financière observée dans la zone euro - laquelle reste le principale partenaire économique de la Turquie - se reflète également dans les perspectives de croissance réduites pour l'année en cours.
Notons encore que la Banque centrale turque a récemment abaissé son principal taux directeur à 9,5%, consécutivement à une diminution préalable de 1,50% en septembre. La BCT a en outre laissé entendre que cette tendance baissière des taux pourrait se poursuivre au cours des prochains mois, en vue de stimuler l'économie nationale.