La zone euro a enregistré un ralentissement des estimations d'inflation en mai, ce qui a déclenché des mouvements sur l'euro ce matin. Le chômage a reculé de 11.8% à 11.7% en avril. A l'approche de la réunion de la BCE, les pressions vendeuses sur la monnaie unique s'intensifient, tandis que sur les marchés suisses, on note une montée des anticipations d'une réaction de la BNS le 19 juin. En Australie, le communiqué optimiste de la RBA a stimulé l'aussie avant la publication du PIB mercredi. Les cross AUD sont proches d'un renversement haussier à court terme.
Montée des anticipations d'une réaction de la BNS
L'estimation de l'inflation de la zone euro est ressortie en deçà du consensus en mai. L'IPC a/a devrait s'être replié à 0.5% (contre 0.6% att. et 0.7% préc.), tandis que l'indice core a/a est à présent vu à 0.7% (vs. 0.8% exp. & 1.0% last). Ces chiffres confortent les attentes d'une action de la Banque centrale européenne le 5 juin et la monnaie unique restera sans doute soumise à des pressions vendeuses avant la réunion de jeudi. Les marchés tablent sur une réduction de 15 pb des taux refi et de prêt marginal, et de 10 pb du taux de dépôt (à -0.10%).
En Suisse, on note une tension sur les marché des taux, où les futures suisses avec livraison en juin ne convergent pas vers la zone de prix correspondant à la fourchette cible de 0.00-0.25% de la BNS, mais restent au-dessus du pair, signe d'attentes de la mise en place de taux négatifs par la banque centrale helvétique en réaction à l'assouplissement attendue de son homologue européenne. De fait, la corrélation négative entre l'EUR/USD et l'EUR/CHF s'atténuant, une action de la BCE pourrait peser sur le plancher des 1.2000 de l'EUR/CHF. L'adoption de taux négatifs (nous parlons essentiellement des dépôts à vue) semble cependant excessive et un réajustement du plancher existant nous paraît plus probable.
L'aussie vers un retournement de tendance ?
La RBA a maintenu son principal taux directeur à 2.50% dans la ligne de sa politique de stabilité des taux. Le gouverneur Glenn Stevens a souligné l'amélioration des secteurs non liés aux matières premières et n'a pas mentionné l'affaiblissement du marché du travail. La hausse des prix immobiliers montre des signes de modération, à en juger par leur recul de 1.9% en mai, dû principalement aux réductions des dépenses publiques et aux augmentations d'impôts destinés à équilibrer le budget. Ces mesures devraient peser sur le budget des acheteurs de logements et ralentir la transmission souhaitée de la main-d'œuvre du secteur minier à celui de la construction. Dans cette configuration, la RBA conservera sans doute le statu quo pendant encore quelque temps. L'aussie reste toujours élevé, "surtout compte tenu de la nouvelle baisse des prix des matières premières", a observé M. Stevens. Toutefois, les exportations ont bondi de 0.60% à 1.40% au premier trimestre, ce qui a entraîné une diminution du déficit courant. Malgré les craintes de repli des cours des matières premières, notamment au vu des vents contraires qui soufflent sur les cours du minerai de fer, le flux des annonces nocturnes a dopé l'aussie à Sydney. Les marchés des changes continuent de jouer contre la volonté de la RBA d'une baisse de l'AUD pour équilibrer son économie intérieure.
L'AUD/USD a rebondi sur 0.9230 à Sydney avant de poursuivre sa progression en Europe et il devrait tester les 0.9280/0.9300 à l'ouverture de New York. De légers stops sont placés au-dessus des 0.9300 (MM21 et 50 à 0.9304/05 respectivement). Une clôture au-dessus des 0.9345 est néanmoins nécessaire pour parler d'une nouvelle tendance positive. Face au kiwi, l'aussie teste la MM200 (1.0986) à la hausse. Les conditions de surachat (RSI proche du seuil des 70% et bande supérieure de Bollinger à 30 jours à 1.0962) signalent cependant que le rebond arrive à son terme. Bien que la cassure de la résistance psychologique des 1.1000 paraisse difficile, les indicateurs techniques restent nettement positifs. L'Australie doit publier son PIB du premier trimestre mercredi. Le consensus table sur une accélération de la croissance, soit 0.9% t/t (contre 0.8% préc.) et 3.2% a/a (contre 2.8% préc.). Si les attentes sont confirmées, il devrait en résulter un retournement de la tendance à court terme sur les deux cross.
EUR/USD L'EUR/USD demeurera dans une structure baissière à court terme aussi longtemps que les cours resteront au-dessous de la résistance des 1,3650 (plus haut du 27/05/2014, voir aussi la ligne de tendance baissière). Il faut surveiller le test du support des 1,3586. Un autre support se trouve à 1,3562 (plus bas du 12/02/2014), alors qu'une autre résistance se situe à 1,3734 (plus haut du 19/05/2014. À long terme, la cassure du coin haussier à long terme (voir aussi le support des 1,3673) indique une détérioration claire de la structure technique. Le risque de baisse à long terme qu'implique la formation d'un double sommet se situe à 1,3379. La paire peut rencontrer des supports clés à 1,3477 (plus bas du 03/02/2014) et à 1,3296 (plus bas du 07/11/2013).
GBP/USD La paire GBP/USD évolue au sein d'un canal baissier. Cependant, un support clé se trouve à 1,6661. Il faudrait surveiller la tentative de rebond actuelle. La paire peut rencontrer des résistances horaires à 1,6783 (plus bas du 27/05/2014) et à 1,6882 (plus haut du 27/05/2014, voir aussi le canal baissier). À long terme, en dépit de la cassure du canal haussier à long terme, le manque d'une configuration de retournement baissier significatif suggère un risque de baisse limité. En effet, la baisse actuelle ressemble à une correction en "zig-zag" (ou A-B-C) classique. En conséquence, un biais haussier à moyen terme restera favorisé aussi longtemps que le support des 1,6661 (plus bas du 15/04/2014) tiendra bon. Une résistance majeure se trouve à 1,7043 (plus haut du 05/08/2009).
USD/JPY L'USD/JPY a cassé la résistance des 102,14, ouvrant la voie à un nouveau mouvement de hausse vers 102,75 (deuxième mouvement de même ampleur que le premier). La résistance des 102,36 a été cassée. Une autre résistance se trouve à 103,02. La paire peut rencontrer des supports horaires à 101,94 (plus bas intrajournalier) et à 101,43. À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 99,57 (plus bas du 19/11/2013) tiendra bon. Il convient de surveiller la zone de support assurée par la moyenne mobile quotidienne à 200 jours (autour de 101,39) et la barre des 100,76 (plus bas du 04/02/2014). Une résistance majeure se trouve à 110,66 (plus haut du 15/08/2008).
USD/CHF L'USD/CHF a cassé la résistance clé à 0,8953, confirmant la persistance de l'intérêt acheteur. La résistance qu'implique la moyenne mobile à 200 jours (autour de 0,8985) est cassée. La paire peut rencontrer une autre résistance à 0,9038 (plus haut du 12/02/2014). Un biais haussier à court terme sera favorisé aussi longtemps que le support des 0,8924 (plus bas du 22/05/2014) tiendra bon. Un autre support se trouve à 0,8883 (plus bas du 15/05/2014). Dans une perspective de plus long terme, la cassure à la hausse de la résistance clé à 0,8953 suggère la fin d'une grande phase de correction commencée en juillet 2012. Le potentiel de hausse à long terme qu'implique la formation du double plancher est de 0,9207. Une résistance clé se trouve à 0,9156 (plus haut du 21/01/2014).