J’adooore quand, à deux phrases de distance, Mario Draghi parvient à dire une chose et son contraire et que l’assistance en pamoison (même si certains journalistes essayent de jouer les « méchants ») ne relève pas la contradiction.
La BCE ne sert à rien, elle le démontre elle-même
Le patron de la BCE venait à peine de faire l’apologie de la politique monétaire poursuivie depuis 2012 (alignement de fait sur l’expansionnisme de la Fed et de la BoJ) qu’il confessait que le QE et les taux négatifs n’avaient aucune efficacité contre l’inflation.
Les mois passent, la BCE a accumulé 1000 Mds€ d’actifs. Certaines entreprises bien notées commencent à réaliser des émissions obligataires à taux négatif (donc « ça bouge » côté crédit). Mais cela n’a – et n’aura – strictement aucun impact sur les prix.
La BCE maintient donc ses prévisions d’inflation (IPCH) à +0,2% en 2016, +1,2% en 2017 et +1,6% en 2018 (à parité avec une croissance qui elle est attendue inchangée par rapport à 2017).
La BCE s’en remet donc à « l’effet de base » induit par des matières premières qui ont touché le fond en début d’année et dont le renchérissement devrait pousser naturellement et mécaniquement les prix de +1% à la hausse ces 12 prochains mois.
En ce qui concerne la croissance, Mario Draghi interpelle à demi-mot l’Allemagne pour qu’elle joue la relance. Si elle ne le fait pas, le PIB allemand chutera de 1,9% vers 1% en 2017 selon DIW… et l’Europe ne passera pas le cap des +1,5% de PIB.
Autrement dit, tout dépend de Merkel et Schaüble… et pas du QE.
Donc le QE et les taux négatifs sont inutiles à l’économie réelle. CQFD. Ils ne servent qu’à gonfler les bulles d’actifs.
Et là, efficacité 100% !