Alors que notre Take Profit majeur sur l’indice allemand DAX30 (placé vendredi en séance avec nos clients, à 11 900 points, voir l’historique de performances habituel) a été touché ce matin lors des premiers échanges européens, nous vous proposons de revenir sur l’épicentre des réactions boursières. D’autant que le calendrier économique est totalement vide. A l’instar des deux dernières semaines, le dossier grec éclipse tout autre sujet sur les actifs européens, ce matin. Beaucoup a été dit mais l’essentiel a pu être oublié sous le flot constant de nouvelles actualités et autres … rumeurs de « Grexit ». Décryptage.
Deux échéances majeures à surveiller
Revenons tout d’abord sur l’actualité de ce matin. Plusieurs mastodontes bancaires américains tirent la sonnette d’alarme via des notes dédiées à leurs clients : Wall Street estime qu’un Grexit constitue l’un des sujets d’inquiétude centraux pour les investisseurs américains. Même son de cloche à Washington où l’on s’inquiète de conséquences lourdes au niveau mondial, équivalentes à la faillite de Lehman Brothers : hémorragie originelle de septembre 2008 ayant entrainé le monde dans le chaos financier que l’on connait tous. Et dont nous vivons aujourd’hui encore les conséquences. Voilà pour les craintes soulevées ce matin ; vecteur de déstabilisation sur les actifs européens. Au-delà de ce nouvel élément contextuel, assez légitime soit dit en passant, plantons à nouveau le décor. Le 20 février dernier, les partenaires européens avaient trouvé un petit accord provisoire permettant à Athènes de voir son plan d’aide international prolongé jusqu’au 30 juin.
Contre cette rallonge financière et temporelle, Athènes a présenté une feuille de route : des réformes globalement jugées comme insuffisantes depuis. D’autant que le gouvernement d’Alexis Tsipras se montre pour le moins réticent à produire des données chiffrées. Les marges de manœuvre sont faibles pour le parti Syriza qui oscille constamment entre ses promesses électorales et les concessions régulièrement consenties à Bruxelles. De quoi décevoir les deux acteurs qui sévissent à Athènes : la pression populaire, la pression diplomatique. Les négociations n’en finissent plus, maintes fois décalées (mi-mars, début avril, mi-avril …), elles ne débouchent sur rien comme peut en témoigner le sommet de Riga vendredi dernier et que nous couvrions via nos analyses matinales. Les propos de Wolfgang Schäuble relayés dans notre analyse du vendredi 17 avril ont été pour le moins prémonitoires !
Bien qu’aucun rendez-vous décisif n’ait encore été fixé avant le prochain Eurogroupe du 11 mai (mine de rien, c’est une longue période d’un point de vue boursier …), deux dates sont à rappeler, deux échéances cruciales. Tout d’abord le 12 mai : d’ici là, Athènes devra débourser plus de 950 millions d’euros auprès du FMI afin de s’acquitter de certains arriérés. D’autre part : le 30 juin, fin du deuxième programme d’aide européen. En faut-il un troisième ? Les partenaires se déchirent (entres autres !) sur ce sujet. Sans accord d’ici la fin juin, Athènes sera dans l’incapacité de tenir financièrement jusqu’à l’été où des versements massifs l’attendent. Le pays devra en effet verser plus de 7 milliards d’euros à ses créanciers. Ainsi, les craintes boursières sont essentiellement focalisées sur une possible absence d’accord d’ici le 30 juin. Quelles en seraient les conséquences ? Il est totalement inutile de tenter de les prévoir : la boîte de Pandore serait alors ouverte. Pour le pire. L’Europe est ici confrontée à l’un de ses plus gros enjeux depuis sa création. De notre point de vue, il ne sert à rien d’en dire plus : nous continuerons de vivre nos séances de Trading avec nos clients au jour le jour, en espérant évidemment une résolution diplomatique et honnête d’ici le 30 juin. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France