Marchés Actions :
Sur les marchés actions, le regain de tension en Ukraine a plombé les principaux indices mondiaux au cours de la séance de mardi. En effet, les investisseurs ont pris connaissance du déploiement des forces armées dans l'est de l'Ukraine pour contrer les insurgés pro-russes qui occupent à présent les infrastructures de la région. Alors que nous attendions une nouvelle phase de négociation entre la Russie et les Occidentaux à l'occasion de la rencontre prévue jeudi à Genève, cette nouvelle offensive pourrait bel et bien mettre un terme à cette tentative de dialogue. Les indicateurs macroéconomiques n'ont pas réussi à redonner de l'envergure aux indices, les opérateurs jugeant les derniers résultats décevants: en zone euro, l'indice ZEW allemand s'est une nouvelle fois dégradé tandis que l'inflation au Royaume Uni a atteint son plus bas niveau depuis quatre ans. Outre-Atlantique, aux Etats-Unis, l'activité industrielle dans la région de New York a ralenti contre toute attente. Dans ce contexte, les indices européens ont fini la séance en ordre dispersé : le CAC 40 a gagné 0,87% à 4 345,35 points. Le FTSE a perdu 0,64% à 6 541,61 points et le Dax allemand a terminé sur les 9 173,71 points en hausse de 0,54%. Les indices américains ont de leur côté réussi à terminer dans le vert à la clôture, notamment soutenus par les résultats de Coca Cola et de Johnson & Johnson. Le Dow Jones a progressé de 0,55% à 16 262,56 points. Le S&P500 a grimpé de 0,68% à 1 842,98 points et le Nasdaq s’est adjugé 0,69% à 4 034,16 points.
En Asie, de nouveaux chiffres sur la croissance chinoise ont soutenu les marchés. Ces derniers révèlent un PIB de 7,4% en rythme annuel contre 7,7% au dernier trimestre 2013. Le ralentissement de la croissance chinoise, moins marqué que prévu, a immédiatement propulsé les indices asiatiques sur de nouveaux gains. Le Nikkei a ainsi terminé en hausse de 3,01% à 14 417,68 points. Le Topix, plus large, a gagné 2,68% à 1 166,55 points.
Ce mercredi, dans le sillage des places asiatiques, nous attendons les Bourses européennes et américaines en hausse à l’ouverture. Au cours de cette séance, les investisseurs pourront également suivre les chiffres de l’inflation en zone euro et les chiffres de l’emploi au Royaume Uni. Outre-Atlantique, nous assisterons à la publication des mises en chantier et des permis de construire, ainsi qu’à celle de la production industrielle.
Forex :
Sur le marché des devises, la monnaie unique européenne reste orientée à la baisse face à sa principale devise de contrepartie. La publication d’indicateurs mitigés aux Etats-Unis et en Europe couplée à la montée des tensions en Ukraine n’ont pas permis à la paire phare du marché des changes de se stabiliser.
En effet, le billet vert a bénéficié de la hausse plus forte que prévu des prix à la consommation en mars, avec une augmentation de 0,2%. Cet indicateur laisse suggérer que la reprise de l’économie américaine est en bonne voie. Néanmoins, d’autres indicateurs publiés hier sont venus tempérer ce regain d’optimisme. L’activité manufacturière de la région de New York a ralenti, à la surprise générale, pour le mois d’avril, tandis que l’indice immobilier de l’association professionnelle NAHB affichait une progression moins prononcée qu’attendue.
Sur le Vieux continent, la situation ukrainienne continue de peser sur les marchés. Hier, c’est l’indice Zew, représentant le moral des investisseurs allemands, qui en a fait les frais. Celui-ci est ressorti à son plus bas niveau depuis août 2013. Les craintes d’un durcissement des tensions entre la Russie et l’Ukraine poussent les opérateurs à la prudence. De plus, le recul du moral des investisseurs allemands alimente les spéculations d’une nouvelle action de la part de la BCE.
Du côté des valeurs, alors que l’euro avait atteint vendredi dernier son plus haut niveau en trois semaines, la tendance s’est renversée suite aux déclarations de Mario Draghi le weekend dernier. Le niveau actuel du taux de change pèse sur la compétitivité des entreprises exportatrices européennes et a également pour effet de ralentir l’inflation. Une poursuite de l’appréciation de la monnaie unique pourrait donc contraindre l’institution européenne à prendre de nouvelles mesures. En attendant, la monnaie unique européenne s’adjugeait hier à 1,3813 dollar pour un euro.
Quant aux autres paires de devises, la livre britannique se stabilisait hier en fin de journée face à l'euro, s’adjugeant à 82,59 pence pour un euro, et également face au dollar à 1,6726 dollar pour une livre. La monnaie helvétique de son côté restait quasi stable face à l'euro, à 1,2159 franc suisse pour un euro.
Matières premières :
Au chapitre des matières premières, le WTI et le Brent évoluent en ordre dispersé ce matin. Le WTI grappille 0,06% à 103,81$ tandis que le Brent cède 0,13% à 109,22$. Le brut de référence européen chute pour la première fois en trois jours suite à la publication de chiffres macroéconomiques chinois qui font état d’un ralentissement de la croissance économique alors que le regain de tensions au sein du conflit russo-ukrainien avait orienté l’or noir à la hausse précédemment. L’Ukraine a lancé une première offensive contre les séparatistes pour reprendre un aéroport situé dans l’Est du pays, près de la frontière russe. La Russie a toujours 40 000 militaires proches de la frontière, alors que Moscou met en garde l’Ukraine contre une guerre civile. L’économie de la Chine a progressé au rythme le plus faible au cours des six derniers trimestres. Le PIB a progressé de 7,4% soit en dessous de l’objectif annuel de 7,5%, mais néanmoins au-dessus des prévisions des analystes qui tablaient sur 7,3%. Rappelons que la Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, derrière les Etats-Unis, et que sa consommation devrait représenter environ 11% de la demande mondiale selon l’Agence Internationale de l’Energie. Du côté des Etats-Unis, selon les analystes et investisseurs, les stocks de brut devraient augmenter pour la douzième fois en treize semaines avant le rapport de l’Energy Information Administration aujourd’hui. Les stocks d’essence sont attendus à la baisse pour une septième semaine alors que les stocks de produits distillés, dont font partis l’huile de chauffage et le diesel, sont attendus inchangés après trois semaines de hausses. En Libye, un pétrolier est amarré au port de Hariga dans la région orientale du pays, prêt à exporter du Brut pour la première fois depuis le mois de Juillet dernier. Hariga fait parti des quatre gros ports exportateurs occupés par les rebelles, réduisant fortement la production et l’exportation du pays possédant les plus grandes réserves de pétrole d’Afrique.
Du côté des métaux précieux, c’est une nouvelle journée qui commence dans le rouge. L’or lâche 0,34% à 1 298,16$, tout comme l’argent qui abandonne 0,98% à 19,43$. Le métal jaune chute pour une deuxième journée, alors que de nouvelles spéculations sur la réduction du programme de rachat mensuel d’obligations par la FED sont de plus en plus présentes. L’or reste en progression de 7,9% depuis le début de l’année suite à la crise en Ukraine, mais également à une reprise économique jugée « pénible » en début d’année, notamment à cause des conditions climatiques particulièrement rudes qui ont frappé le territoire américain. Les Etats-Unis et les pays européens mettent en garde la Russie contre une invasion de territoires ukrainiens et menacent de prendre de nouvelles sanctions économiques. Le porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que les Etats-Unis envisageaient d’apporter une aide militaire à l’Ukraine. Le platine et le palladium cèdent respectivement 0,30% et 0,10% à 1 436,00$ et 793,85$.