"Le panorama dressé par le rapport NFP vendredi dernier conforte l'idée que les Etats-Unis n'ont besoin ni de Donald Trump ni de sa politique économique (marquée par un pans de relance et par un autre, plus ambigu, de protectionnisme). En décembre, les créations d'emplois ont atteint 156k contre un consensus à 170k mais, point important, cette baisse relative a été compensée par une révision à la hausse des données pour le mois de novembre, qui passent de 178k à 204k. Sur l'année écoulée, les créations d'emplois ont atteint 2,2 millions contre 2,7 millions en 2015. Les pressions inflationnistes observées (hausse du salaire horaire moyen de +0,4% versus un consensus à +0,3%) et la hausse du taux de participation (à 62,7%) confirment que le marché du travail américain est en situation de plein emploi. A posteriori, ces statistiques valident parfaitement la stratégie de la Fed de remontée des taux. En revanche, deux incertitudes concernant la politique monétaire demeurent à moyen terme. La première a trait à la réaction que la Fed pourrait avoir à la politique économique de D. Trump. Elle va devoir, à marche forcée, intégrée de plus en plus dans ses prévisions l'aspect politique. La seconde concerne la BCE qui se trouve en porte à faux avec la politique monétaire américaine et qui fait face à une pression croissante outre-Rhin pour qu'elle enclenche une sortie des mesures expansionnistes. La question majeure pour la zone euro sera de savoir comment la BCE, et directement Mario Draghi, vont faire face à la contre-offensive allemande qui a débuté depuis quelques jours et qui risque de s'intensifier à l'avenir."
Les derniers faits marquants :
Le bitcoin, dont on entend tellement parler depuis le début d'année, a fini la semaine passée sous le seuil de 900 dollars réagissant une nouvelle fois à des informations en provenance de Chine selon lesquelles les autorités souhaiteraient engager des discussions du point de vue légal avec les plateformes d'échange présentes dans le pays. Fin 2013, la Chine avait déjà mis en garde les institutions financières locales qui souhaiteraient recourir à la monnaie virtuelle.
Le CAC 40 a fini la semaine en territoire positif (+0,97%) mais sans euphorie particulière. La barre des 4900 points a limité l'appréciation de l'indice qui reste toutefois bien orienté en ce début d'année. C'est sans compter les nombreuses problématiques qui vont se présenter dans les prochains mois et qui sont négligées par les investisseurs comme la question de la liquidité en USD (un sujet pointé du doigt par la Banque du Japon à l'été 2016) ou encore une toujours possible dépréciation du yuan chinois (voulue ou subie par Pékin). Il convient donc d'être très prudent en ce début d'année.
Le MXN reste à des points bas malgré les achats en devises opérés par la banque centrale (et dont le montant n'a pas été communiqué). Pour rappel, le peso mexicain est la dixième monnaie la plus liquide au monde avec des volumes quotidiens moyens atteignant 43 milliards USD sur le marché spot et près de 112 milliards USD en incluant les options.
A suivre aujourd'hui :
Début de semaine calme sur le marché boursier avec, comme indicateur principal, l'indice de confiance Sentix des investisseurs pour le mois de janvier. Consensus en hausse à 12,5 versus 10,0 précédemment.
L'effet NFP continuera certainement de jouer sur le CAC 40.
Moins important: publication des crédits à la consommation et des tendances de l'emploi (Conference Board) aux Etats-Unis dans l'après-midi.