Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Quelques fuites concernant la prestation de Mario Draghi tout à l’heure auraient-elles commencé à enchanter les marchés US ? L’effet de ravissement habituel, relatif à des trimestriels supérieurs aux attentes parce que minorés de façon grotesque, serait-il plus décisif que d’ordinaire ? Nous avons du mal à cerner le motif véritable des nouveaux records à Wall Street, mais le résultat, c’est un carton plein. Un scénario carrément historique même puisque la totalité des indices couvrant l’intégralité du spectre allant des GAFA aux small caps ont simultanément inscrit des plus-hauts absolus mercredi soir en clôture. C’est un sans-faute pour le Dow Jones qui gagne +0,3% à 21 640 ; le S&P500 +0,54% à 2 474, le Nasdaq +0,65% à 6 385, et le Russel 2000 qui écrase la concurrence avec +1% à 1 442 points.
Si les chiffres du jour ne furent assurément pour rien dans le rally du Nasdaq, ils ont, en revanche, pu contribuer à conforter l’optimisme ambiant (mises en chantier de logements supérieures aux attentes). Parmi les valeurs les plus travaillées suite à la publication de leurs trimestriels, on retrouvait deux poids lourds emblématiques : IBM (NYSE:IBM) chutait de -4,2% tandis que Morgan Stanley (NYSE:MS) s’envolait de +3,3%, affichant de très loin la meilleure performance au sein du secteur bancaire depuis la publication des premiers résultats des piliers financiers de Wall Street.
La surperformance du Nasdaq s’explique facilement par les +20,8% de Vertex (NASDAQ:VRTX). Ce qui nous frappe surtout, c’est que les places européennes et le CAC40 restent en panne depuis début juin, alors qu’ils sont jugés sous évalués tandis que les actions US, jugées hors de prix, accroissent brusquement leur surperformance et nous laissent sur place. C’est une mécanique aussi absurde qu’implacable… Victor Hugo écrirait : « c’est une force qui va ». Nous ajouterions : « droit dans le mur ». Et pour conclure : « avec allégresse ».