Les marchés prudents en attendant le sommet européen

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Vendredi soir, Wall Street a clôturé dans le vert malgré l’inquiétude flagrante des marchés. En effet, suite à la dégradation de Moody’s de plusieurs grandes banques mondiales, un rallye a débuté sur les valeurs financières américaines, permettant aux indices américains de clôturer en hausse. En effet, le rapport de Moody’s a plutôt profité aux banques américaines puisque les investisseurs s’attendaient à des dégradations plus sévères. La tendance haussière est cependant fébrile : l’économie mondiale est en plein ralentissement, et les analystes s’attendent à des baisses dans les profits des entreprises. Malgré leur protection relative à la crise européenne, les opérateurs devraient continuer de surveiller étroitement l’Europe. Ainsi, le Nasqad Composite a gagné 1,17%, le S&P500 a avancé de 0,72% et le Dow Jones a progressé de 0,53%.

En Asie, les places boursières ont terminé la première séance de la semaine dans le rouge. En effet, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a déclaré que les banques centrales avaient atteint leurs limites et ne pouvaient pas faire beaucoup plus pour stimuler la croissance économique dans le monde. Depuis plusieurs mois, les banques centrales ne font que prolonger le stimulus économique avec le rachat d’actifs. Ces politiques monétaires sont palliatives et ont leurs limites. A l’heure actuelle, la FED fait tout ce qui est en son pouvoir et est extraordinairement accommodative. Or, si les institutions officielles ne peuvent pas faire plus pour l’économie, un  retournement est à attendre sur les marchés, car les espérances des investisseurs seront revues à la baisse. Dans ce contexte, le Hang Seng a perdu 0,03% et le Nikkei225 a reculé de 0,72%.

Enfin en Europe, les indices devraient ouvrir en retrait : ce matin, les contrats futures du DAX30 et du CAC40 perdaient respectivement 0,20% et 0,32%. La prudence sera à son comble, les pressions sur l’Europe restant à leur sommet. A la fin de la semaine, un sommet crucial pour l’avenir de la zone euro aura lieu. Les dirigeants européens devraient essayer de trouver une solution afin de pallier les difficultés du vieux continent. Vendredi dernier, ils ont déjà essayé de générer des idées, notamment en évoquant une enveloppe de 130 millions d’euros afin de relancer la croissance par l’intermédiaire de grands projets.

Forex:
Sur le marché des changes, l’euro est sous pression ce lundi matin dans un contexte d’incertitudes sur la zone euro, Grèce et Espagne en tête. En ce lundi, l’Espagne pourrait demander une aide officielle à l’Union européenne pour un montant proche des 62 milliards d’euros. La situation économique est toujours préoccupante alors que 120 à 130 milliards d’euros (1% du produit intérieur brut européen) seront mobilisés pour relancer la croissance. Les investisseurs restent toujours indécis après le sommet de Rome de vendredi dernier durant lequel les dirigeants sont restés pour le moins vague quant aux détails des prochaines mesures à apporter en soutien de l’Europe. Cette semaine, les opérateurs seront tournés vers le sommet européen des 28 et 29 juin à Bruxelles, réunion cruciale qui devra permettre de finaliser le plan de croissance.

Dans cette situation, la devise européenne a franchi le seuil des 1,25 dollar ce matin à 1,2496 au plus bas. Par rapport aux autres devises, la monnaie commune perd du terrain face à la livre sterling en se négociant sous les 80,30 pences. Le repli est plus marqué face à la devise nippone avec un euro qui se rapproche des 100 yens à 100,10 yens. La cassure des 100 yens serait un signal négatif envoyé au marché, un retour sur les 99,35 yens serait envisageable.

Matières premières:
Au chapitre des matières premières, le pétrole restait stable, ne parvenant pas à franchir la barre des 80 dollars à New-York. Cependant, les cours tentaient de se reprendre depuis la fin de la semaine dernière. Tout d’abord, la production de pétrole était arrêtée dans le Golfe du Mexique en raison du passage d’une tempête tropicale. En effet, des entreprises telles que Conoco Phillips ou encore BP ont dû arrêter près de 23% de leur production. D’un point de vue plus économique, les opérateurs attendent de nouvelles mesures de la Banque de Chine afin de relancer l’économie. Cependant, plusieurs éléments pèsent toujours sur les cours. La situation en Europe est toujours aussi critique. Les indicateurs macroéconomiques de part et d’autre de l’Atlantique apparaissent moroses. Autant d’éléments qui n’offrent pas de perspectives positives en termes de demande. Dans ce contexte, sur le Nymex, le baril Light Sweet Crude évolue autour des 79,8 dollars. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échange, ce matin, contre 90,8 dollars. Sur le front des métaux précieux, l’or parvient à stopper l’hémorragie. Après cinq séances de baisse d’affilée, le métal jaune reprend de la hauteur. Après la déception liée au manque d’interventionnisme de la FED, les investisseurs se replacent sur l’or dans une logique d’achat sur repli. Ce matin, l’once d’or s’échange contre 1 572 dollars.