Alors que l’on assiste à une remontée importante des taux dans la zone euro, avec le Bund allemand à dix ans qui est passé en quelques jours à peine de 0,07% à 0,55%, on remarque en parallèle une correction non-négligeable des obligations de type « subordonnée ».
Plus sensibles à l’évolution des taux et des marchés, ces obligations appelées également « hybrides » évoluent en effet au plus bas depuis le 1er janvier.
L'exemple de l'obligation perpétuelle 3,50% émise par Volkswagen (XETRA:VOWG) Financial Services illustre bien cette nouvelle tendance.
Cette obligation perpétuelle, remboursable pour la première fois dans 15 ans, est désormais disponible à l’achat aux alentours des 98% du nominal, contre un cours proche des 103,50% peu de temps après son lancement. Le rendement jusqu’au « call » de cette obligation est porté à 3,55%. Elle se négocie par coupures de 1.000 euros et bénéficie d’un rating « BBB+ » chez Standard & Poor’s.
RWE (XETRA:RWEG), Merck (NYSE:MRK),...
Tendance similaire observée sur l'émission subordonnée (3,50% - 2075) bouclée début avril par la compagnie allemande de gaz et d’électricité RWE. Pricée au pair à 100% du nominal, elle est désormais disponible à l’achat aux alentours des 98%, avec un rendement annuel jusqu’au « call » porté à 3,75%.
Epinglons également l'emprunt émis fin de l'année passée par le laboratoire pharmaceutique allemand Merck KGaA. Remboursable anticipativement dans six ans, cette obligation (2,625% - 2074) se traitait à son plus haut du mois de février à 104,50% du nominal. Ce mercredi, il est possible de se la procurer sous le pair à 99,50% du nominal.
La coupure de cet emprunt noté « BBB+ » chez Standard & Poor’s s’élève également à 1.000 euros.
Bref rappel des obligations subordonnées
Il existe différents niveaux de dettes (senior, subordonnée...) qui déterminent essentiellement la priorité de remboursement en cas de liquidation de l’émetteur.
La dette senior bénéficie d’une priorité de paiement par rapport aux dettes subordonnées. Cela signifie qu’en cas de faillite de l'émetteur, le remboursement des obligations subordonnées ne sera possible que lorsque les autres créanciers [personnel, fournisseurs, détenteurs d'obligations « senior »,...] auront été préalablement remboursés. C’est-à-dire jamais dans certains cas. Pour compenser leur caractère subordonné, ces obligations distribuent des coupons supérieurs aux taux offerts par les obligations « senior ».
Sur ces titres particuliers, un autre facteur vient également accroître le niveau de risque. En effet, les subordonnées offrent généralement une plus grande latitude à l’émetteur lorsque celui-ci souhaite ne pas payer le coupon, en cas de difficultés financières.