Les valeurs européennes de l’acier étaient bien orientées ce lundi matin, soutenues par l’espoir d’une consolidation du secteur suite aux propos tenus par Nicola Röttger, porte-parole de ThyssenKrupp (DE:TKAG).
Dans une interview qu’il a accordée ce dimanche à l’agence Bloomberg, le porte-parole du conglomérat industriel allemand confirme l'existence de discussions avec le géant indien Tata Steel. Il confirme au passage qu’une consolidation du secteur en Europe est nécessaire, face à la concurrence de l’acier chinois bon marché.
'Nous avons toujours dit que nous jugions nécessaire une consolidation de l'industrie sidérurgique européenne, compte tenu de la situation économique très difficile. Dès lors, tout le monde parle avec tout le monde, y compris nous avec Tata Steel', a déclaré Nicola Röttger.
'L'ensemble de l'industrie de l'acier en Europe lutte pour continuer à avoir un avenir dans un contexte économique difficile. Peu de sidérurgistes en Europe sont actuellement rentables et notre activité acier en fait partie', a ajouté le porte-parole.
Des déclarations qui vont de pair avec celles d’Heinrich Hiesinger, patron de ThyssenKrupp, qui indiquait il y a quelques semaines que l’industrie sidérurgique « vivait un cauchemar », face aux prix bas de l’acier et la concurrence déloyale de la Chine. En mai, ThyssenKrupp avait d’ailleurs été contraint de réviser à la baisse ses objectifs annuels. Il table désormais sur un bénéfice ajusté avant impôts et intérêts de 1,4 milliard d’euros pour l’exercice décalé 2015-2016, contre une fourchette initiale entre 1,6 et 1,9 milliard.
De son côté, Tata Steel a annoncé vendredi avoir ouvert des discussions stratégiques 'avec plusieurs entreprises, dont l'allemand ThyssenKrupp', en vue de créer une co-entreprise européenne dans l'acier comme alternative à la vente de ses activités britanniques.
Rebond des obligations
L’annonce de discussions entre ThyssenKrupp et Tata Steel a quelque peu rassuré les investisseurs. A la bourse de Francfort, l’action du conglomérat allemand prenait jusqu’à 5% en matinée.
Sur le marché secondaire, les obligations sont également orientées à la hausse. La tranche 2,50% - 2025 se traite désormais proche des 100% du nominal. Il s’agit d’une émission spéculative, comme l’illustre le rating « BB » chez Standard & Poor’s. La coupure est fixée à 1.000 euros.