Plus de deux ans après son célèbre discours de juillet 2012, le président de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi s’est enfin décidé à passer à l’action. Délaissant son arme favorite : la communication, la BCE a en effet annoncé jeudi dernier la mise en place d’un programme de rachat d’actifs de 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016. Trahi par l’action de la Banque Nationale Suisse, annoncé prématurément par le président François Hollande, ou plus récemment, confirmé par les confidences d’un proche de la BCE dans le Wall Street Journal, ce Quantitative Easing à l’européenne, véritable secret de polichinelle, filtrait déjà depuis plusieurs semaines. Toujours est-il que les marchés ont apprécié la « nouvelle », profitant de l’occasion pour marquer de nouveaux plus hauts historiques dans l’euphorie générale. L’indice parisien terminait ainsi la semaine en hausse de 5,96% à 4640,69 points, enregistrant sa meilleure performance depuis novembre 2011. Une question subsiste cependant, comment les marchés vont-ils envisager la suite des évènements ? Principale raison évoquée pour expliquer la hausse récente des actions, le rêve du QE devenu réalité, ne rythmera plus l’actualité des marchés. Et les regards des investisseurs vont désormais se tourner vers une actualité moins positive, à commencer par les conséquences des élections grecques. Il faudra surveiller avec attention la réaction des marchés actions en ce début de semaine car l’adage boursier : « Acheter la rumeur, vendre la nouvelle », pourrait être plus que jamais d’actualité. La BCE ayant abattu ses cartes et levé l’incertitude sur son action, les investisseurs pourraient retrouver un comportement moins biaisé. Il serait donc fort probable d’observer un regain d’activité sur les taux périphériques européens suite aux élections législatives grecques. En effet, la Grèce, berceau de la démocratie, pourrait élire le premier président anti-austérité de la zone euro : Alexis Tsipras, leader du parti d'extrême gauche Syriza. Toujours en baisse face au billet vert à 1,1205, la monnaie unique poursuit sa chute sans offrir le moindre signal d’achat. Comme au cours des dernières semaines, il faudra donc chercher à vendre prioritairement la paire EUR/USD tant que cette dernière évoluera sous sa moyenne mobile à 7 séances avec un premier objectif à 1,0995. Matières premières Sur le marché des métaux, l’once d’or retrouve quelques couleurs à l’approche des 1300$ sans parvenir pour le moment à s’affranchir de ce seuil symbolique. Cela fait désormais plusieurs mois que l’or consolide suite à la forte chute l’ayant amené de 1921$ à 1131$. Quelque peu délaissé, il est peut-être temps de s’intéresser de nouveau au métal jaune. Ce semblant de reprise haussière serait validé par un dépassement des 1300$ en clôture hebdomadaire. De son côté l’or noir, termine la semaine à 48,58$ sans marquer de nouveau plus bas. L’instabilité politique engendrée par le décès du roi Abdallah d’Arabie Saoudite pourrait offrir une occasion de rebond à court terme, il est cependant trop tôt pour se positionner de nouveau.