Le moins que l’on puisse dire est que les créanciers d’airberlin doivent avoir les nerfs bien accroché, tant on ne compte plus les lourdes chutes enregistrées par les obligations sur le marché secondaire.
Dernière en date ce mercredi, qui a vu l’emprunt remboursable en 2018 chuter de 13 points et tomber 85% du nominal. Celui remboursable en 2019 a perdu pour sa part six points à 76% du nominal.
La raison de cette nouvelle déconvenue obligataire, mais aussi boursière car l’action Airberlin (DE:AB1) a perdu plus de 10% hier à Francfort, serait à chercher du côté d’Etihad Airways, l’actionnaire majoritaire d’airberlin.
Des sources de l’entreprise émiratie auraient déclaré à Reuters qu’Etihad réfléchirait à sa stratégie d'investissements dans les compagnies aériennes européennes, et chercherait une porte de sortie dans le cadre d'une réorganisation qui pourrait mener au départ de son directeur général James Hogan.
Bloomberg évoque une « réorganisation des activités » qui passerait par le licenciement d’environ 3.000 postes sur un effectif global de 20.000.
Etihad paye-t-elle ses participations européennes ?
Pour rappel, dans le but de développer son réseau mondial, Etihad Airways est monté ces dernières années dans le capital de plusieurs compagnies européennes. Seulement voilà, si ces prises de participation étaient bonnes pour l’image et la renommée, certaines sont également très couteuses comme airberlin et Alitalia qui n’ont cessé d'accumuler les pertes ces dernières années.
La deuxième compagnie allemande, dont Ethiad détient 29% du capital, a enregistré une perte opérationnelle record de 447 millions d’euros l'année passée, après avoir déjà perdu 377 millions en 2014 et 310 millions un an plus tôt.
En réalité, airberlin n'a été en mesure de réaliser qu'un seul bénéficet net au cours des huit dernières années. C'était en 2012, grâce à la vente pour 185 millions d'euros de son programme de fidélité à... Etihad Airways .
Départ du patron d’airberlin
Dimanche soir, airberlin a par ailleurs annoncé le départ de son président Stefan Pichler et son remplacement par Thomas Winkelmann, un ancien dirigeant de la filiale Germanwings de la Lufthansa (DE:LHAG).
Stefan Pichler, qui avait pour mission de renouer avec les bénéfices après avoir redressé avec succès la compagnie Fiji Airways, sera donc resté deux ans à la tête de l’entreprise.
On retiendra notamment ses déclarations chocs quelques mois après sa prise de fonction, en mai 2015, lorsqu'il avait indiqué que le groupe n'avait plus qu'une seule chance pour se redresser. airberlin est engagé depuis pas mal de temps dans un vaste plan de restructuration qui passe notamment par la suppression de 1.200 emplois, mais qui tarde à remettre sur pieds la compagnie.
Thomas Winkelmann devient lui le quatrième patron d'airberlin depuis le départ du fondateur Joachim Hunold en septembre 2011. Hartmut Mehdorn, d'abord président du directoire par intérim, avait été remplacé en 2013 par Wolfgang Prock-Schauer, qui a cédé sa place à Stefan Pichler en février 2015.