Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon a déclaré hier qu’aucune date n’avait été fixée quant à la fin du « QQE » (pour « assouplissement quantitatif et qualitatif »), le programme nippon de relance monétaire à grande échelle. Sans parler d’échec, M. Kuroda a néanmoins évoqué que le délai initial de deux ans qu’avait fixé la Banque centrale japonaise (ou « BoJ ») était flexible. Les objectifs initialement fixés restent inchangés : parvenir à une inflation de 2% dans les prochains mois.
Atteindre cet objectif permettrait certes à l’archipel de sortir de plus de quinze années de déflation, mais la très forte dévaluation du yen qui fut nécessaire pour y parvenir a littéralement détruit la balance commerciale japonaise. En effet, une devise faible fait grimper le coût des importations mais profite aux exportations. Or, dans cet archipel où les besoins énergétiques sont énormes suite à la fermeture des centrales nucléaires (situation post-Fukushima), la facture des importations énergétiques ne cesse de s’alourdir, anéantissant littéralement la balance commerciale nippone. Rappelons que l’un des principaux moteurs économiques du Japon est précisément son commerce extérieur.
Cette politique dite de la « planche à billets » est d’autant plus contestable qu’historiquement elle est devenue un épouvantail concentrant depuis des décennies les plus vives critiques des économistes. Des économistes qui, d’ailleurs, doutent fortement que l’inflation atteigne les 2% dans les prochains mois, à cause du ralentissement économique ambiant. Mais la BoJ ne s’attarde pas sur ces critiques et maintient intact son projet de doubler la masse monétaire en circulation au Japon via d’énormes rachats d’actifs. En somme : pas de résultats, pas de changements, gardons la même logique inefficace. Ainsi, la baisse du yen, donc la hausse des parités EURJPY et USDJPY devraient se maintenir dans les prochains mois.
A ce constat s’ajoute également celui des récentes données économiques en provenance de l’archipel. Globalement, elles ne sont pas bonnes. En témoigne notamment l’effondrement des dépenses de consommations des Japonais, malgré une reprise en septembre. Le relèvement de la TVA en avril dernier a en effet de lourdes conséquences : le Japon met beaucoup de temps à se remettre de cette claque fiscale. En plus du maintien de la planche à billets et à mesure que ces mauvaises données continuent d’apparaitre, le biais haussier à moyen/long terme d’EURJPY et USDJPY devrait donc se maintenir. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !