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Pourquoi l’euro survivra

Publié le 20/04/2017 10:13
EUR/USD
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L’éclatement de la zone euro, de même que l’effondrement de l’euro, ont été prédits à de multiples reprises depuis 2009 par Paul Krugman, Joe Stiglitz (tous deux lauréats du Prix Nobel), Nouriel Roubini, entre autres éminents économistes américaines, ainsi que par des intellectuels européens médiatisés, tels qu’Anatole Kaletsky, Howard Davies. Il est vrai que de fortes tensions sont apparues dans la zone euro, et que certains arguments sont parfaitement légitimes, et notamment ceux développés par ma collègue Simone Wapler, comme quoi les pays forts de la zone risquent de ne plus vouloir supporter la mauvaise gestion des pays dits « du sud » de la zone euro. En ce qui me concerne, pendant tout ce temps, j’ai toujours été convaincu du contraire : je pense que l’euro ne va pas disparaître et qu’il va se renforcer au cours des années à venir. Chacun a sa propre opinion, sa propre analyse, même au sein d’une même équipe. C’est ce qui nous enrichit, notamment, dans le réseau international des bureaux Agora. Nous confrontons sans cesse nos idées.

Le souci de l’euro, c’est surtout qu’il a mauvaise presse. Le comédien américain, Rodney Dangerfield, est célèbre pour avoir utilisé l’expression suivante, empreinte d’auto-dérision : « On ne me respecte pas ». Elle pourrait tout aussi bien s’appliquer à l’euro. En effet, cette monnaie a une bonne performance, appartient à une des plus grandes zones économiques du monde, mais personne ne la respecte.

Ceci dit, pourquoi pensé-je que l’euro survivra envers et contre presque tout ?

Je m’appuie sur des preuves. Depuis l’apparition de la crise de la dette souveraine européenne, en 2010, pas un seul pays-membre n’a abandonné l’euro, et trois nouveaux pays-membres (l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie) y ont adhéré. Ma Zone euro compte donc un total de 19 pays-membres. Je pense que d’autres pays y adhèreront au cours des prochaines années, notamment l’Ecosse, la Croatie et la République Tchèque. En ce moment, l’euro est proche d’un plus-bas de 10 ans, à 1,05 $, et affiche une bonne résistance à ce niveau : il n’a jamais baissé au-dessous des 1,0385$ lors des 7 replis enregistrés ces deux dernières années. Les analystes n’ont eu de cesse de déclarer que l’euro « irait à la parité » (c’est-à-dire un cours croisé EUR/USD de 1 $, voire inférieur). Il n’en fut rien. Lors d’une interview que j’ai réalisée le 12 février 2015 sur Bloomberg TV, je disais que l’euro n’irait pas à la parité. Trish et son confrère, Matt Miller, se sont montrés incrédules. Mais j’avais raison. Comme je l’ai dit, l’euro n’est pas respecté. Mais les investisseurs qui voient au-delà de cette publicité négative pourront récolter d’énormes gains à mesure que l’euro entamera un important rebond face au dollar ces prochains mois. Son niveau actuel, relativement bas, constitue donc un excellent point d’entrée pour pouvoir réaliser des gains énormes au cours des mois à venir. Pourquoi l’euro est-il calomnié et dénigré en permanence ? Pourquoi l’euro n’est-il pas « respecté » ?

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La mauvaise presse de Bruxelles déteint sur l’euro

Les informations que reçoivent les analystes américains, plus particulièrement, concernant l’Europe, proviennent de sources britanniques, notamment de ces deux publications basées à Londres : The Economist et le Financial Times. Or ces journaux s’opposent à l’euro depuis des décennies et dénigrent continuellement le projet européen composé de l’Union européenne, de la Zone euro, de l’euro et de leurs prédécesseurs. Les Américains s’appuient sur Londres en raison de la langue et de la distance qui les empêchent de consulter des sources allemandes, françaises grecques, ou autres, sur le continent. Mais cela biaise leur opinion. La critique la plus persistante, à l’égard de l’euro, c’est que la Zone Euro n’a pas de politique budgétaire commune pour accompagner sa politique monétaire dirigée par la BCE. C’est vrai, mais c’est « à côté de la plaque ».

Les fondateurs de l’euro savaient qu’une politique budgétaire unique serait nécessaire. Mais, dans les années 1990, lorsque le Traité de Maastricht a été ratifié, il était trop prématuré de demander aux électeurs européens une entente budgétaire. Les partisans de l’Union européenne se sont décidés pour cette union monétaire, plus populaire et réalisable à l’époque. L’idée, c’était de faire campagne ultérieurement en faveur d’une politique budgétaire unique et, finalement, de vrais « eurobonds » (garantis par toute la zone Euro). La réponse aux détracteurs de la Zone Euro n’est pas de la faire exploser, mais de militer en faveur d’une politique budgétaire unique. En résumé, cette approche est celle du « Renforcement de l’Europe ». L’Union européenne s’est engagée dans un certain nombre d’initiatives correspondant à cette idée de Renforcement de l’Europe. Il s’agit notamment de réglementations bancaires, d’un système d’assurance unique garantissant les dépôts bancaires, et d’une application unique des nouvelles règles de « bail-in » afin de remplacer les « bail-out », conformément aux exigences du G20 formulée lors du Sommet de Brisbane (Australie), en novembre 2014.

Toutes ces mesures associées à une orientation vers une politique budgétaire unique, des eurobonds, et de solides plafonnements des déficits et ratios dette/PIB, renforceront l’Union européenne, contrairement à ce que clament ses détracteurs. En confondant l’impopularité des bureaucrates de Bruxelles et ce que les citoyens pensent de l’euro lui-même, les détracteurs de la monnaie unique européenne commettent une deuxième erreur d’analyse. Certes, les sondages indiquent que les citoyens méprisent les bureaucrates. C’est comme si l’on demandait aux Américains ce qu’ils pensent de la bureaucratie de Washington ou du Congrès. Ils ne les supportent pas ! Mais lorsque vous posez des questions concernant la popularité de l’euro, il en ressort une tout autre réponse. Les citoyens de la Zone Euro soutiennent fortement l’euro. Même au sommet de la crise de la dette grecque, en 2015, les sondages n’ont cessé de montrer que 60% de la population grecque était favorable à l’euro. La raison est limpide. Les Européens se souviennent de cette triste époque de la drachme grecque, de la lire italienne et de la peseta espagnole. Ces monnaies étaient sujettes à une inflation continuelle qui ponctionnait les épargnants et privait les retraités de pouvoir d’achat. L’euro est considéré comme un rempart contre les tentatives de vol de richesse via l’inflation orchestrées par les gouvernements.

Que craindre des nationalismes ?

On perçoit une autre menace, contre l’euro : la montée du nationalisme en Europe. Cette montée est réelle mais ses conséquences ne sont pas aussi affreuses qu’on ne le craint. Je vous expliquerai pourquoi demain. [Ndlr : en attendant, si vous voulez prendre le pari haussier sur l’euro face au dollar, et investir sur d’autres tendances fortes des guerres des devises, découvrez le système d’analyse I.M.P.A.C.T de Jim]

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