Accord historique entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite
Ces cinq derniers mois, et en particulier lorsque le prix du baril de pétrole avoisinait les 115$, nous insistions sur les leviers qui pèsent à la baisse sur l’or noir. Depuis vendredi dernier, le prix du baril est inférieur à 115$, soit une baisse de près de 20% en quelques semaines, comme anticipé dans nos analyses. Néanmoins, une information majeure complète ce matin nos perspectives. Le Wall Street Journal et le site Zerohedge viennent en effet de confirmer l’existence d’un accord entre l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis pour maintenir cette pression baissière, ou du moins, stabiliser les prix du baril sous 100/110$. Selon ces sources, cet accord prévoit d’utiliser le pétrole comme une arme économique et politique contre l’Iran et la Russie. Deux adversaires géopolitiques traditionnels des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite mais envers lesquels les tensions se sont nettement renforcées ces derniers mois suite au dossier ukrainien (lié à la Russie) et à la guerre civile en Syrie (liée à l’Iran). D’après le Wall Street Journal, l’Iran aurait besoin d’un baril à 140$ pour stabiliser son économie suite à plusieurs années de mauvaise gestion financière, mais surtout d’embargo occidental. Côté russe, Vladimir Poutine table sur un baril supérieur à 100$ pour sortir son pays de la récession. L’accord a donc consisté, ces derniers mois, à ouvrir un peu plus les « vannes » pétrolières de l’Arabie Saoudite pour tacler, littéralement, l’Iran et la Russie. Pour rappel, l’Arabie Saoudite détient les plus grandes réserves de pétrole conventionnel au niveau mondial et, d’après l’OMC, ses revenus pétroliers en 2013 ont atteint 312,7 milliards de dollars. Historiquement, les Etats-Unis sont les protecteurs armés de cette dynastie, depuis les années 40. D’après le magazine Forbes, cette baisse organisée est nettement plus violente et dangereuse pour la Russie que les sanctions occidentales adoptées durant la crise ukrainienne (ces dernières semaines). Ainsi, le pétrole est plus que jamais devenu une arme politique et économique, en cette période de tensions géopolitiques extrêmes. Toujours d’après les mêmes sources, imaginer le baril se stabiliser durablement (dans les prochains mois) au-dessus de 100/110$ semble totalement exclu, pour les raisons évoquées précédemment. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce dossier durant notre Good Morning Market à 10h30 mais également pendant notre Live Trading à 15h15. A suivre !