Pour la quatrième fois consécutive, le Brésil a décidé de relever ses taux d'intérêts. Cette décision renforce encore un peu plus le différentiel de rendement avec les États-Unis et l’Europe. Oblis fait le point.
Largement anticipée par le marché, la décision de la Banque centrale brésilienne de porter à 12,75% (+0,50%) son principal taux directeur vise surtout à (tenter de) ralentir l’inflation. Les autorités monétaires ont fait de la lutte contre la hausse des prix une de leur priorité. Malgré tout, elle a atteint 6,41% en 2014 et les prévisions tablent sur une accélération à +7,47% cette année. On est donc encore loin de l’objectif de 4,5%.
La forte dépréciation de la devise nationale, qui renchérit le prix des biens importés, n’arrange guère les choses. Le dollar s’est renforcé de l’ordre de 30% sur ces douze derniers mois face au réal. La hausse de l'euro est nettement plus modérée, à hauteur de 2%.
Le tour de vis monétaire pourrait bien accentuer le marasme économique, le Brésil risquant même de tomber en récession. En 2010, il affichait encore une hausse de 7,5% de son PIB. Pour l’année dernière, les chiffres n’ont pas encore été publiés, mais le ministère de l’Économie a déjà fait savoir qu’il tablait sur une croissance nulle, voire même négative.
Les autorités brésiliennes sont par ailleurs engluées dans le vaste scandale de corruption qui secoue le groupe pétrolier Petrobras (SA:PETR4). Dernier rebondissement en date, le parquet vient demander l’ouverture d’une enquête sur 54 personnes, dont des hommes politiques en cours de mandat. La coalition de la présidente Dilma Rousseff est désormais fragilisée.
Enfin, gardons à l'oeil qu'une hausse future des taux américains pourrait également avoir un impact négatif sur l'évolution du réal (et d'une manière générale, sur les devises émergentes).
Un rendement de 10% pendant deux ans
Malgré ces risques, les investisseurs confiant dans l'évolution à long terme du réal pourraient être tentés de se positionner sur des obligations libellées dans la devise brésilienne. Notée "AAA", La Banque Européenne d'Investissement (EIB) a émis une obligation offrant un coupon de 10,50% qui arrivera à échéance en décembre 2017. Elle se traite aux alentours des 100,90% du nominal.
Sur le marché primaire, BNP Paribas Fortis Funding propose actuellement une nouvelle obligation d’une maturité égale au 13 avril 2017 et au coupon de 10,25%. Cette obligation est disponible à 101,1% du nominal, soit un rendement à l’émission de 9,61%. La coupure de négociation est de 5.000 réals (+/-1.527 euros) pour une taille émise qui ne devrait pas dépasser 250 millions.