La trame boursière présentée ces derniers jours était déjà particulièrement négative. Justifiant en très grande partie notre préférence baissière sur les indices occidentaux, et en particulier sur l’indice allemand. Un sous-jacent qui vient précisément de casser ce matin son plus bas annuel : fixé lors du « lundi noir » du 24 août. Et pour cause, la Fed a envoyé des signaux extrêmement contradictoires ces dernières heures aux marchés financiers. La banque centrale américaine a en effet un fonctionnement très décentralisé, permettant à chaque responsable local de s’exprimer publiquement et d’annoncer ses vues et prévisions quant à la politique monétaire américaine. Mauvaise idée. Pour cette seule semaine, seize discours se tiendront. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ceux diffusés hier ont provoqué une accélération des biais baissiers sur les indices. Décryptage.
Crise de confiance
Nous n’avions pas besoin de cela. On ne va pas se réjouir que les propos de Dudley, Williams et Evans accentuent notre trame boursière présentée ces derniers jours, dans la mesure où elle est particulièrement sombre. Mais force est de constater que ces responsables de la Fed auraient bien fait d’accorder leurs violons. Rapidement : Dudley, comme Yellen, est favorable à une hausse des taux d’ici la fin de l’année grâce une tenue « correcte » de l’inflation américaine. Même son de cloche pour Williams. Evans y est opposé, préférant que la Fed maintienne ses taux historiquement bas pendant quelques trimestres encore. Et ce ne fut que les premiers discours de la semaine. C’est le jeu : il est naturel que chaque membre ait sa propre opinion, défendant ses projections économiques et cherchant à influencer la politique monétaire de la Fed. Quitte à provoquer une énorme confusion au sein des opérateurs boursiers. Et c’est précisément le sujet, ce matin, de l’accélération de la volatilité et des attaques baissières sur les marchés.
Pour rappel, la « papesse » Janet Yellen a rappelé jeudi 24 septembre (voir notre analyse du vendredi 25) que la Fed devrait remonter ses taux d’ici la fin de l’année. Nous continuons, comme prévu, de tabler sur un premier relèvement de 0,25% en décembre prochain. Mais qu’importe, le mal est fait. La confusion provoquée par les membres du FOMC aggrave une trame déjà violente et qui est parallèlement complétée par la mise à jour du scandale Volkswagen (XETRA:VOWG). Et pas des moindres : Skoda, marque du groupe, vient d’annoncer qu’1,2 million de ses modèles sont concernés par le logiciel frauduleux et destiné à falsifier les résultats des tests antipollution. En Trading, tout peut se résumer au degré de confiance. Les deux informations traitées ici, pourtant sans lien direct, renvoient à cette notion précise de confiance. Qui plus est alors que les opérateurs boursiers peuvent librement s’interroger sur la confiance à accorder aux indices européens : ceux d’une zone où le vote indépendantiste et la crise économique rongent peu à peu nos pays.
D’un point de vue boursier, nous maintenons intégralement notre trame technique sur l’indice allemand pour aujourd’hui. Elle est présentée dans notre analyse d’hier matin, mais évoquons tout de même les grands axes de notre préférence nettement baissière sur le DAX30. Confluent : 9 685 points (volontairement lointain compte tenu de la volatilité de la matinée). Supports : 9 635, 9 535, 9 510, 9 480, 9 440, 9 380, 9 320 et 9 280. Nous vous appelons malgré tout à la plus grande prudence tant la tentation d’achat sur les plus bas annuels risque d’être grande pour les acteurs majeurs du secteur. Enfin, nous surveillerons avec nos clients cet après-midi l’inflation allemande et le sentiment de confiance du consommateur américain étudié par le Conference Board. Deux publications pour lesquelles le consensus est pessimiste. A nouveau, les explosions de volatilité enregistrées ce matin confirment parfaitement les propos régulièrement rappelés ici de Yellen et de Lagarde : prudence, donc.