Trois faits cruciaux passés presque inaperçus cette semaine sur les marchés
Le fait certainement le plus marquant, et pourtant le moins commenté, est la forte hausse des taux sur le marché monétaire américain depuis quelques semaines. On constate, en effet, une nette appréciation du spread du Libor 3 mois (en USD) par rapport à la fourchette des taux de la Fed. Cette évolution est indépendante de l’évolution de la politique monétaire américaine et résulte directement des réformes de la SEC concernant le marché monétaire qui vont entrer en vigueur à partir de la mi-octobre (en savoir plus). Pour l’instant, pas d’inquiétude particulière, pas de crise de liquidité en vue mais c’est un phénomène qu’il faudra observer de près d’ici la fin de l’année car il pourrait entrainer une appréciation durable des taux et donc des coûts d’emprunt pour les entreprises et les particuliers (les taux restent néanmoins, en faisant une comparaison historique, proche des points bas).
Par ailleurs, la Chine a confirmé le lancement prochain d’un contrat CDS afin d’aider les entreprises à se couvrir par rapport aux emprunts locaux. Cela semble indiquer que le gouvernement chinois est disposé à laisser plus d’entreprises faire faillite (seulement 18 défauts de paiement cette année jusqu’à présent) afin qu’une discipline de marché se mette progressivement en place. C’est une bonne nouvelle qui confirme que la Chine poursuit son chemin vers davantage de réformes afin de sortir de la déflation et de réduire les surcapacités industrielles.
Enfin, les spreads de crédit pour les obligations souveraines des pays émergents se sont réduits pour atteindre un plus bas de trois ans cette semaine. Ce mouvement est toutefois global et ne concerne pas uniquement les pays émergents mais également les pays développés.