Reprise des cotations particulièrement calme (et c’est bien normal !) en ce vendredi 2 janvier. Peu de leviers sont à considérer aujourd’hui (si ce n’est les craintes en Grèce, voir nos précédentes analyses), mais la séance devrait s’orienter à la baisse pour les indices européens. Pour autant, rappelons que la reprise des volumes boursiers se fera peu à peu à partir de lundi 5 janvier, en considérant simplement les comportements historiques des places boursières mondiales. Pour autant, revenons sur l’une des rares véritables actualités de fond de ces dernières heures : la Lettonie a pris hier la présidence de l’Union européenne. L’occasion de revenir sur les enjeux européens des prochaines semaines ; autant de leviers boursiers en puissance. Décryptage.
Tous les six mois, un gouvernement européen prend en effet les reines de la présidence de l’UE. Le bilan du second semestre 2014, celui où Matteo Renzi (Italie) gouverna, est plus que mauvais. Aucune décision n’a été prise concernant les dossiers majeurs qui reviennent donc à la Première ministre lettone Laimdota Straujuma. Cette présidence est particulièrement symbolique : la Lettonie est frontalière de la Russie et s’inquiète en tant que pays balte de l’omniprésence militaire et économique du géant russe dans la région. Des craintes évidemment renforcées par la guerre larvée dans l’est ukrainien : levier sur lequel nous attirons votre attention pour le début d’année. Comme précisé mercredi, une rencontre à Astana se tiendra en effet le 15 janvier entre Porochenko, Poutine, Merkel et Hollande. Un évènement à suivre de près.
Des craintes envers la Russie auxquelles vient de répondre par ailleurs un autre pays balte, la Lituanie, en intégrant la zone euro hier, en tant que 19ème membre. Il s’agit donc d’un véritable enjeu géopolitique, mais aussi symbolique, pour la gouvernance lettone : réussir à ce que l’Union européenne se fasse entendre sur ce dossier. Qui plus est au moment où la Russie menace de peser sur les importations énergétiques européennes. L’UE importe en effet plus de 53% de son énergie, principalement de Russie. Côté letton, la dépendance au gaz russe est totale : le pays y importe 100% de ses besoins. Straujuma est également attendue autour de l’épineuse question de « la règle d’or ». Autrement dit : la règle selon laquelle chaque état européen doit contenir ses déficits sous le cap symbolique de 3% du PIB national.
C’est une règle maintes fois violée, notamment par la France. Le déficit national devait passer sous les 3% avant 2013. Cet objectif est désormais repoussé à 2017. Or, la France, épaulée par l’Italie et la Belgique, appelle implicitement à modifier cette règle européenne, héritée de l’orthodoxie allemande. Enfin, rappelons que la crise politique en Grèce qui nous tend les bras pour fin janvier (voir nos précédentes analyses) sera également au centre des attentes quant à la réponse lettone. Ces trois sujets sont épineux et la Lettonie n’a rien à perdre, autant saisir l’occasion de s’emparer enfin de ces sujets sur lesquels la précédente gouvernance n’a strictement rien fait. De notre point de vue, la crise grecque est très certainement le levier boursier le plus puissant. Mais nous aurons l’occasion de revenir dessus dans les prochaines séances. A nouveau, toute l’équipe d’XTB France s’associe pour vous présenter ses vœux de réussite pour 2015 ! A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France