Risque de contagion sur les marchés financiers
Après avoir agité directement et pendant plus de deux mois les marchés financiers, notamment les indices occidentaux, le dossier ukrainien s’est quelque peu fait oublier parmi les opérateurs boursiers (malgré une situation de plus en plus explosive sur le terrain). Comme nous l’annonçons depuis bientôt deux semaines, un retour au premier plan de l’actualité est à attendre, sans pouvoir anticiper précisément (naturellement) l’impact à venir sur les indices européens. Cette nuit, le Président ukrainien Petro Porochenko a annoncé la fin du cessez-le-feu unilatéral, présenté par Kiev la semaine dernière, et violé dès le lendemain de son adoption (voir nos analyses matinales de la semaine dernière). Ainsi, une vaste offensive militaire est sur le point d’être déclenchée par Kiev dans les deux régions indépendantistes de l’Est ukrainien. De quoi agiter à nouveau les tensions des opérateurs boursiers et les risques géopolitiques aux portes de l’Europe. Si Vladimir Poutine semble prôner une certaine détente diplomatique depuis quelques jours, il convient de rappeler le caractère imprévisible du dossier, et notamment de la réponse russe à une attaque contre des séparatistes et des populations russophones. Concis, le Président ukrainien vient d’évoquer il y a quelques heures : « Après avoir examiné la situation, j’ai décidé, en tant que commandant en chef des forces armées, de ne pas prolonger le régime de cessez-le-feu unilatéral […] Nous allons attaquer ». L’attaque risque d’être rapide et brutale ; de quoi marquer les esprits. Plus que jamais, nous insistons sur l’absolue nécessité de suivre dans les prochaines semaines les dossiers ukrainiens, irakiens et argentins pour définir votre trame de fond sur les marchés financiers. A suivre de très près !
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 325$ l'once. L'actif s'échange toujours au sein d'un cycle haussier. En D1, le RSI (14) évolue au sein de sa zone de tension de surachat suite à la très forte hausse enregistrée lors des dernières séances ; l’ensemble de nos objectifs haussiers de ces deux dernières semaines ont ainsi été validés, et même dépassés ! Voir nos précédentes analyses quotidiennes (nous sommes haussiers depuis le prix de 1 246$ l’once). Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par la déstabilisation de l’Irak, par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario haussier ayant pour point pivot les 1 306$. Au-dessus de ce niveau, les cibles envisageables à l’achat se situent à 1 332$ et à 1 350$. En scénario alternatif, donc en dessous de ce point pivot situé à 1 306$, nous tablons sur des cibles à 1 300$ et à 1 285$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 306$) sert de support, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un biais haussier, en ciblant particulièrement les 1 332$ (atteint une première fois ce matin vers 3h00). Attention, toutefois : le biais haussier semble particulièrement fort pour le moment. Nos précédentes analyses sur l'or ont largement porté leurs fruits à l'occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la cinquième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au cinquième « tapering » (annoncé le mercredi 18 juin), ce montant mensuel est fixé à 35 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers auprès des opérateurs boursiers. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablions sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.