Au moment où nous écrivons ces lignes (2 mars), la situation en Ukraine se dégrade rapidement et un conflit avec la Russie devient l’option la plus probable. La question qui nous concerne est celle de son impact sur les marchés financiers mondiaux.
Il est possible que ces évènements apportent de la volatilité dans les prochains jours. En effet, tant que les agitations se limitaient à un sujet ukraino-ukrainien, la question était vite tranchée : le pays ne pèse pas suffisamment pour impacter le rythme de l’économie ne serait-ce que européenne. L’implication armée de la Russie et le soutien, qu’on ne peut encore qualifier de « sans faille », des européens et des Etats-Unis à l’Ukraine augmente le risque de quelques crans.
Néanmoins, notre scenario principal demeure celui d’un conflit limité. En effet, l’intérêt de la Russie d’une part et des pays occidentaux d’autre part pour l’Ukraine est très inégal. L’Ukraine est au cœur du projet russe d’Union Eurasienne, sur le modèle de l’Union Européenne, qui regrouperait les anciennes régions de l’Union Soviétique. Sans l’Ukraine, ce projet se réduit à l’adjonction de républiques lilliputiennes sans grande valeur économique.
D’un point de vue politique, la perte de l’Ukraine serait un échec pour Vladimir Poutine et une incitation à d’autres zones de se détourner de la sphère d’influence russe.
Concernant les occidentaux, leur centre d’intérêt est bien éloigné des anciennes républiques soviétiques comme en atteste leur attitude depuis l’intervention russe en Georgie. De plus, l’Europe n’a pas envie de s’engager dans un conflit à ses portes d’autant qu’il est probable que Poutine donnera des gages que ses velléités se limitent à l’Ukraine, voire à la Crimée. De leur côté, les Etats-Unis ont un Président qui consacre le peu d’intérêt pour la politique étrangère qu’il a, à limiter la zone d’influence de la Chine, pas de la Russie.
Au sujet des marchés, la conclusion la plus claire semble que les actifs russes resteront délaissés même s’ils sont bons marchés. Même si la guerre n’est pas sur le terrain, il y aura des conséquences économiques pour les russes qui ont déjà mis des bâtons dans les roues au sujet de la Syrie. Mais nous restons persuadés que la volatilité induite par cette situation est une bonne occasion pour renforcer les actions. La Pologne, si elle est affectée, peut-être un moyen de capter cette volatilité.