Ardo Hansson, gouverneur de la banque centrale d’Estonie et membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (ou « BCE ») a évoqué hier qu’il serait trop difficile à l’échelon de la zone euro de mettre en place une politique d’assouplissement quantitatif. Cette politique, aussi baptisée « QE » (pour « Quantitative Easing ») fut notamment évoquée ces dernières semaines par la Président de la Banque centrale européenne Mario Draghi comme une solution envisageable afin de soutenir la croissance et l’inflation au sein de la zone euro. Pourtant, la BCE a toujours été particulièrement réticente à se lancer dans une telle politique, en grande partie sous l’impulsion allemande. Ardo Hansson a ainsi développé hier, atténuant cette rumeur lancée par la BCE elle-même : « Je me pose des questions car c’est tellement complexe au plan opérationnel. Quels types d’actifs faudrait-il acheter ? En vertu de quelles règles ? Comment mettre cela en œuvre dans un système décentralisé où 18 banques centrales nationales mettent en œuvre la politique monétaire ? Il faudrait aussi voir les aspects juridiques etc … donc je ne pense pas que ce soit simple ». Aujourd’hui, à 11h, Mario Draghi aura l’occasion lors de son habituelle conférence de presse mensuelle d’éclairer les opérateurs boursiers quant à cette option pour le moins attendue, bien que fortement contestable. Néanmoins, les probabilités qu’un tel scénario soit validé aujourd’hui sont infimes.
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement autour des 1 283$ l'once. Comme annoncé lors de nos précédentes analyses, la tendance haussière analysée jusqu’à présent s’est totalement essoufflée et nous sommes désormais dans un cycle baissier (présenté lors de nos quatre dernières analyses). En D1, le RSI (14) évolue en dehors de ses zones de tension. Si les récents mouvements de la valeur sont grandement liés aux craintes soulevées par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine, précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme. Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 294$. En dessous de ce niveau, les cibles envisageables à la vente se situent à 1 276$ et à 1 262$. En scénario alternatif, donc au-dessus de ce point pivot situé à 1 294$, nous tablons sur des cibles à 1 307$ et à 1 314$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 294$) sert de résistance, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un trading range avec un biais baissier, en ciblant particulièrement les 1 276$. Attention, toutefois : le biais baissier semble relativement limité. Nos précédentes analyses sur l’or ont largement porté leurs fruits à l’occasion des dernières séances de trading.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette troisième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est réduit, pour la troisième fois. Initialement, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, suite au troisième « tapering », ce montant mensuel est de 55 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers justifiant auprès des opérateurs boursiers les niveaux historiques récemment atteints par les indices occidentaux. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablons sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.