L’obligation AngloGold (JO:ANGJ) Holdings Plc est disponible à 97,40% du nominal sur le marché secondaire. Son rendement atteint 5,54% sur base d’une maturité égale au 1er août 2022 et d’un coupon de 5,125%.
L'évolution récente du prix de l'emprunt traduit la déception des créanciers obligataires, après l’abandon par le troisième producteur mondial d’or de son plan de restructuration.
La compagnie aurifère sud-africaine avait annoncé début septembre son intention de se scinder en deux entités, l’une contenant les actifs sud-africains, l’autre les actifs internationaux. Le producteur d’or entendait également augmenter de 2,1 milliards de dollars son capital (soit un tiers de la capitalisation boursière à ce moment là), en vue de réduire son endettement. La publication de ces mesures avait soutenu le prix de l'obligation sous revue, qui s’était alors rapproché des 100% du nominal.
Mais Anglogold a rapidement été obligée de renoncer à son plan, après le courroux de certains de ses grands actionnaires dont John Paulson, détenteur de 6,6% du capital via son hedge-fund Paulson & Co. Tous déploraient le manque de valeur ajoutée générée par la scission et l’aspect dilutif de l’augmentation de capital.
Le groupe sud-africain envisage désormais de vendre certaines mines. ''Céder des actifs dans le contexte actuel, avec des prix de l’or en baisse de 27% depuis le début de 2013, sera difficile'' averti cependant Jon Brager, analyste Credit chez Hermes Fund Managers. Un nouveau recul des cours de l’or dégraderait les ratios financiers de l’entreprise et influencerait négativement sa capacité à emprunter sur les marchés, ajoutent plusieurs analystes.
Moody’s estime pour sa part qu’AngloGold prendra les dispositions adéquates pour maintenir ses ratios d’endettement et ses liquidités à des niveaux corrects. ''Avec les vents contraires observés sur les prix de l’or, nous nous attendons à ce qu’AngloGold prenne les mesures nécessaires''.
Le groupe minier est noté « Baa3 » chez Moody’s, le dernier cran de la catégorie « Investment grade ». Elle bénéficie d’un rating « BB+ » chez Standard & Poor’s, le meilleur niveau du segment « High Yield » (spéculatif). L’emprunt sous revue se situe au même niveau sur l’échelle des notations de Standard & Poor's. Précisons que l’investisseur supporte également un risque de change, l’obligation étant libellée en dollars.