Nouvelle déclaration-choc autour du dossier grec. Alors que les investisseurs perdent patience sur les marchés financiers face à l’absence d’avancée quant aux négociations en cours, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis s’est illustré ce matin. Rappelons que les négociations de ce week-end représentaient le dernier espoir pour obtenir un accord avant la réunion de l’Eurogroupe (ce jeudi). Un contexte littéralement explosif et particulièrement inquiétant aux yeux des opérateurs et qui continue de se maintenir suite à nos recommandations d’hier après-midi. Décryptage.
« Pas de nouvelles propositions »
Varoufakis a accordé une interview (diffusée ce matin) au journal allemand Bild. Le ministre est revenu en détail sur les négociations en cours en précisant qu’il ne soumettrait pas de nouvelles propositions de réformes jeudi prochain, aux partenaires européens. Le statu quo est donc adopté quant à la ligne défendue par Athènes. De quoi inquiéter, à nouveau, les opérateurs boursiers ce matin. Dans la mesure où le FMI a appelé ces dernières heures à ce que des « choix difficiles » soient consentis par les deux parties, il est impensable pour l’heure actuelle d’imaginer comment la réunion de l’Eurogroupe permettra de réelles avancées. Et ce, à quinze jours d’un possible défaut de paiement de la Grèce.
La trame de fond reste donc inchangée, d’un point de vue strictement boursier. Comme à son habitude, Varoufakis a néanmoins indiqué aux trois grands créanciers de la Grèce (FMI, BCE et Commission européenne) que son équipe de négociateurs était « disponible à tout moment ». Dans la foulée de ce propos, le ministre a également demandé à ces trois institutions de revenir à la table des pourparlers « avec un mandat clair et robuste », toujours selon Bild. Dans les faits, ces déclarations monopolisent l’attention de la plupart des opérateurs ce matin, sur une tendance de fond qui devrait se maintenir toute la journée faute de nombreuses annonces économiques en périphérie de ce dossier.
Seule source d’espoir en ce début de semaine : les propos plutôt rassurants de Mario Draghi, hier, devant le Parlement européen. Bien que la force du propos ne soit pas suffisante pour éclipser le dossier grec, l’intéressé a tout de même fait savoir que la BCE disposait de tous les outils nécessaires pour contenir un risque de contagion lié au dossier grec. Les indices européens resteront néanmoins tendus toute la journée, à mesure qu’ils se rapprochent de leurs plus bas niveaux des quatre derniers mois. Face à ces explosions soudaines de volatilité, nous réitérons ici notre appel à la prudence.