Décidément cette année 2016 aura un goût bien amer pour le laboratoire vétérinaire : les mauvaises nouvelles ne cessent de s’accumuler sur VIRBAC (FR0000031577). Sur 18 mois, le titre perd 42% et malgré des semaines de rebond, n’arrive pas à sortir de cette tendance baissière qui s’est mise en place depuis pars 2015.
Les fondamentaux sont-ils si dégradés que cela ? A 150 €, on voit bien que le titre tente de rebondir sur ce niveau support : est-ce un coup à jouer ? c’est ce que nous allons voir.
Les faits, d’abord.
En janvier dernier, le groupe avait déjà averti sur son exercice 2015 en raison de difficultés de croissance aux Etats-Unis et avait prévenu de la baisse de ses résultats. En 15 jours, le titre perd 32% (bon, les marchés chutaient lourdement dans leur ensemble aussi).
Mais Rebelote en juillet dernier : le groupe publie un chiffre d’affaires semestriel en deçà des attentes…
… Et le coup de massue est venu en début de semaine avec un nouvel avertissement sur son chiffre d’affaires 2016. La croissance organique attendue ne sera pas de 7% mais seulement comprise entre 4,5% et 6,5%… Rien de tragique vous en conviendrez mais suffisant pour faire plonger le titre de plus de 19%.
Il faut bien comprendre que les investisseurs n’en peuvent plus de ces avertissements à répétition et se mettent à critiquer la communication du groupe. Comment croire les dirigeants quand ils indiquent pouvoir réaliser une marge opérationnelle supérieure à 10% sur l’exercice ? L’usine de Saint-Louis, aux Etats Unis, fermée puis rouverte n’a toujours pas le droit de lancer de nouveaux produits. La FDA a en effet inspecté le site en août et a émis de nouvelles observations… Le processus promet d’être plus long que prévu. Et même si le groupe s’y attendait, les Etats-Unis est un marché très concurrentiel. Plus que prévu peut-être : les produits Sentinel de Virbac (PA:VIRB) (antiparasitaires pour chiens) ne rencontrent pas le succès escompté.
Pour ne rien arranger, le Chili déçoit…
Alors que faire sur l’action ?
A priori quand une société perd plus de 40% sur 18 mois, on a tendance à se dire que les fondamentaux n’ont pas pu passer de l’excellent au catastrophique, et on imagine qu’il y a un rebond à jouer…
Sauf que là, Virbac reste excessivement cher avec un PER supérieur à 30 et une VE/ROC supérieure à 25 sur 2016… Cela veut dire qu’en cas de nouvelle déception, les investisseurs peuvent continuer à sanctionner et vendre le titre jusqu’à ce qu’il atteigne des niveaux de valorisation plus abordables et conformes à ses nouveaux fondamentaux.
Donc, mon conseil serait de rester encore à l’écart du titre… tant que le groupe n’annonce pas avoir retrouvé sa rentabilité opérationnelle de la société et que la situation de l’usine de Saint Louis n’est pas débloquée.