■ La reprise de la zone euro est confirmée au premier trimestre.
■ Bonne surprise, la France et l’Espagne en sont les deux principaux moteurs. A contrario, l’Allemagne est restée à la traîne de la zone euro.
■ Des facteurs ponctuels sous-tendent en partie la sur- performance française, suggérant une modération au deuxième trimestre.
■ Le rythme de la reprise française peut poser question mais pas son existence, comme en attestent les dernières enquêtes sur le climat des affaires, qui poursuivent leur amélioration en mai.
■ Le rééquilibrage des moteurs de la croissance allemande en faveur de la demande interne explique, quant à lui, la sous-performance de l’Allemagne au premier trimestre.
La reprise de la zone euro a été confirmée au premier trimestre par l’accélération de la croissance (+0,4% t/t après +0,3% au T4 2014). Une première surprise provient de sa décomposition nationale: l’Allemagne, en nette décélération (+0,3% après 0,7% t/t) cède sa place de premier de la classe à l’Espagne (+0,9% t/t, le plus fort taux de croissance depuis fin 2007) et à la France (+0,6% t/t), tandis que la sortie de récession se confirme en Italie (+0,3%, en hausse pour la première fois depuis le T2 2011 après +0,0% au T4 2014).
Une deuxième surprise réside dans la contribution des différentes composantes de la demande. En effet, les données nationales déjà publiées (le détail de la zone euro sera publié début juin) nous permettent de nous faire une idée des principales évolutions. Habituellement à ce stade de la reprise, le commerce extérieur en est le principal moteur. Cette fois-ci, il a probablement grevé la croissance tandis que les dépenses de consommation des ménages en ont été le principal soutien. D’une part, le recul du cours du pétrole a entraîné une baisse des prix de l’essence à la pompe ainsi que de la facture de chauffage, l’hiver dernier. D’autre part, le revenu disponible et la confiance des ménages ont bénéficié de l’amélioration des conditions sur le marché du travail, notamment en
Allemagne, ainsi que de la stabilité des prix à la consommation. Enfin, l’investissement privé devrait avoir légèrement augmenté, en ligne avec l’amélioration des enquêtes et le redressement progressif des commandes de biens durables.
La France dans le peloton de tête au premier trimestre
Cette décomposition de la croissance est précisément celle de la croissance française au premier trimestre d’après les premiers résultats des comptes nationaux. La hausse du PIB a en effet été largement portée par la consommation des ménages (en hausse de 0,8% t/t, soit une contribution de 0,4 point de pourcentage). Ce dynamisme tient en grande partie au rebond des dépenses d’énergie (en lien notamment avec le retour à des températures plus froides au tournant 2014-2015 après un automne très doux) mais aussi, bien que dans une moindre mesure, à la hausse des achats automobiles, vestimentaires, alimentaires et de biens d’équipement, le tout étant soutenu par les gains de pouvoir d’achat issus de la forte baisse des prix du pétrole.